Amende pour des militants écologistes après une action contre les jets privés, le Giec s’invite au procès

Tribunal En septembre 2022, une vingtaine d’activistes avaient bloqué l’accès à un terminal de l’aéroport du Bourget

20 Minutes avec AFP
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Illustration d'un jet privé.
Illustration d'un jet privé. — Gary Dawson/Shutterstoc/SIPA

Leur action avait attiré l’attention médiatique et si le verdict, des amendes de 300 à 500 euros, peut sembler clément, « ce n’est clairement pas une victoire pour l’écologie ». Onze militants d’Attac et d’Extinction Rebellion, qui avaient bloqué l’accès à un terminal de l’aéroport du Bourget en septembre 2022, ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Bobigny, pour attroupement après sommation. Le tribunal a estimé que les prévenus avaient « eu pleinement le temps de se disperser avant que les sommations soient faites ».

Une douzième militante se trouvait sur le banc des accusés mais n’était pas poursuivie pour ce chef d’inculpation, pour des raisons procédurales. Les douze prévenus ont tous été relaxés des deux autres chefs d’accusation, « dégradations en réunion » et « organisation d’une manifestation interdite ». « Cette décision est à l’image de la procédure, il reste beaucoup d’incompréhension sur les termes de la décision », a réagi l’une des avocates des prévenus, Me Hélène Jouny.

La question des « moyens légaux pour alerter sur l’urgence climatique »

Le 23 septembre 2022, une vingtaine d’activistes, vêtus de blouses blanches pour certains, avaient durant près de deux heures interdit l’accès à un terminal de l’aéroport du Bourget, qu’ils avaient recouvert de peinture rouge. Quatre militants s’étaient perchés sur un auvent au-dessus du chemin d’accès au terminal, avec un compteur censé illustrer le nombre de tonnes de CO2 économisées par cette action de blocage, soit une tonne toutes les dix minutes.

« Le parquet continue de criminaliser les actions à visée écologique et les pouvoirs publics refusent manifestement d’aborder les vraies problématiques que constitue le réchauffement climatique », a déclaré Me Jouny. « Ce n’est clairement pas une victoire pour l’écologie », a regretté Lou Chesné, porte-parole d’Attac. « Cette décision renforce notre détermination à poursuivre nos actions de désobéissance civile », a-t-elle ajouté.

« Le juge nous dit qu’il ne retient pas l’état de nécessité et estime qu’il y a d’autres moyens légaux pour alerter sur l’urgence climatique. Sauf qu’il ne nous dit pas lesquels », a poursuivi la porte-parole. « Lors de l’audience, on a quand même entendu une rapportrice du GIEC dire que sans changement de politique environnementale, l’humanité n’existera plus en 2100 dans un monde à + 4 °C », a rappelé Lou Chesné.