Soupçons de financement libyen : Nicolas Sarkozy convoqué en octobre pour être mis en examen

Enquête L’ancien président est soupçonné de « subornation de témoin »

D.R. avec AFP
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L'ancien président Nicolas Sarkozy signe son nouveau livre « Le Temps des Combats » au centre commercial Baleone à Sarrola-Carcopino, près d'Ajaccio, en Corse, le 26 août 2023.
L'ancien président Nicolas Sarkozy signe son nouveau livre « Le Temps des Combats » au centre commercial Baleone à Sarrola-Carcopino, près d'Ajaccio, en Corse, le 26 août 2023. — Fanny Hamard/SIPA

L’ancien président Nicolas Sarkozy est accusé d’avoir bénéficié de financements libyens pour la campagne présidentielle de 2007. Mais cette affaire, à la manière de poupées russes, donne vie à de nombreuses autres. Les juges parisiens s’intéressent particulièrement à la rétractation du franco-libanais Ziad Takieddine et soupçonnent plusieurs acteurs, dont Nicolas Sarkozy, de l’avoir rémunéré pour son silence, explique Libération, qui annonce lundi soir la future mise en examen de l’ex-chef d’Etat.

D’après le journal, Nicolas Sarkozy doit être convoqué et mis en examen pour « subornation de témoin ». Les investigations sur le dossier libyen ont été ouvertes après la publication par Mediapart, en 2012, dans l’entre-deux tours de la présidentielle, d’un document censé prouver que la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy cinq ans plus tôt avait été financée par le régime de Mouammar Kadhafi.

Sarkozy savait que Takieddine allait se rétracter

Après avoir répété à plusieurs reprises qu’il avait servi d’intermédiaire dans ce financement illégal, Ziad Takieddine a retiré ses accusations en novembre 2020. L’homme d’affaires a pourtant affirmé avoir remis des valises d’argent et cinq millions d’euros entre fin 2006 et début 2007 à l’ancien président, alors ministre de l’Intérieur, et à son directeur de cabinet, Claude Guéant.

Déjà interrogé sur le changement de discours de Ziad Takieddine, Nicolas Sarkozy a nié en bloc les accusations lors de trois auditions libres les 13 et 14 juin derniers. Libération affirme toutefois que l’ex-président a admis avoir eu connaissance de la rétractation du principal témoin avant que cette dernière ne soit publique. L’ancien président a de nombreux rendez-vous judiciaires à venir. Son procès dans l’affaire Bygmalion débutera le 8 novembre et il devra également comparaître début 2025 dans le vaste dossier libyen, dans lequel il a été renvoyé en correctionnelle.