En grève, les greffiers assurent que « le ministère reste sourd » à leurs revendications
MOBILISATION Le ministère « ne tire aucune conséquence de la mobilisation massive » de lundi, expliquent les syndicats
Les syndicats de greffiers sont à nouveau ressortis déçus mardi d’une réunion à la Chancellerie, au lendemain d’un mouvement de grève national pour dire leur « colère » face à leurs conditions de travail et leur rémunération.
« Le ministère reste sourd aux revendications légitimes des personnels de greffe qui réclament seulement une juste reconnaissance, et ne tire aucune conséquence de la mobilisation massive d’hier », écrivent dans un communiqué commun les organisations syndicales représentatives (Unsa Services judiciaires, CGT des chancelleries et services judiciaires et CFDT-Interco Justice - la SDGF-FO s’en étant dissocié).
Mobilisation spontanée
Cette mobilisation a débuté il y a deux semaines de manière spontanée, hors syndicats, provoquée par un projet de nouvelle grille indiciaire qui va désavantager les greffiers, estiment-ils.
Lundi, dans un rare appel à la grève nationale, ils ont été des centaines à se rassembler devant de nombreux tribunaux de France, brandissant des pancartes « Face au mépris, la colère », « Injustice dans la justice » ou « la gifle de trop ».
Selon les chiffres communiqués aux syndicats par la Chancellerie, 40 % des 11.000 greffiers étaient en grève lundi. La grève a été reconduite mardi dans certaines juridictions, comme à Paris où les greffiers ont crié leur « colère » dans le tribunal judiciaire. Les audiences y ont été perturbées, seuls six greffiers sur 60 en correctionnelle n’étant pas en grève, selon ces grévistes. Une poursuite du mouvement est prévue mercredi dans plusieurs juridictions, notamment à Paris, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Rennes, Limoges…
Dupond-Moretti évoque des promesses pour « cet automne »
Interpellé sur le sujet en séance à l’Assemblée nationale, le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a rappelé que les greffiers « ont été augmentés de 12 % » depuis son arrivée place Vendôme - un calcul contesté par les grévistes - et renvoyé à un « calendrier dédié » à l’automne.
« Je comprends leur légitime impatience » mais « c’est un travail multiple, interministériel, et avec les différentes organisations syndicales. Je pense que cet automne nous pourrons proposer des choses finalisées », a-t-il déclaré. « Les greffiers qui font fonctionner au quotidien la justice de notre pays ne seront pas oubliés », a-t-il promis.