Nantes : Pas de faute de l’État dans l’affaire d’un homme éborgné lors d’une manifestation contre NDDL

mutilations Un homme probablement blessé par une grenade de désencerclement lors d’un rassemblement en 2014 a été débouté par la cour administrative d’appel

C. A.
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Un manifestant qui s'opposait au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes avait été éborgné par un projectile tiré par les forces de l'ordre en février 2014 à Nantes.
Un manifestant qui s'opposait au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes avait été éborgné par un projectile tiré par les forces de l'ordre en février 2014 à Nantes. — F. Perry/AFP


Quentin avait 29 ans quand il a été mutilé et a perdu son œil. Pas au front de guerre mais lors d’une manifestation d’opposition au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes qui s’était tenue à Nantes le 22 février 2014. Un projet qui a fini par être abandonné par l’État en 2018. Celui qui était alors cordiste charpentier pourrait avoir été la victime d’une grenade de désencerclement utilisée par les forces de l’ordre pour tenter de disperser la foule de manifestants. De nombreuses violences et dégradations avaient été commises ce jour de février dans le centre-ville de Nantes.

Neuf ans après les faits, la victime attendait la décision de la cour administrative d’appel, saisie pour tenter d’obtenir la condamnation de l’État. D’après Ouest-France, l’homme éborgné réclamait un peu plus de 500.000 euros pour indemniser ses préjudices physiques, moraux et professionnels. En perdant son œil, Quentin a aussi dû changer de métier.



La cour a débouté la victime de ses demandes, estimant que l’État n’était pas en faute. Les juges n’estiment pas que les forces de l’ordre ont fait « un usage inadéquat, irrégulier ou disproportionné des engins dangereux à leur disposition », rapporte Ouest-France. S’ils reconnaissent le comportement « pacifique » du manifestant, les juges estiment qu’il a fait preuve « d’imprudence » en restant dans le cortège qui tardait à se dissoudre.