Bordeaux : L’agression d’un jeune responsable RN devant le tribunal

justice Six hommes de 24 à 33 ans sont jugés depuis lundi à Bordeaux pour l’agression en juillet d’un ancien candidat RN aux élections législatives, roué de coups avec cinq autres personnes dont son frère

20 Minutes avec AFP
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Le tribunal de Bordeaux
Le tribunal de Bordeaux — M. Bosredon

A-t-on affaire à une rixe spontanée ou revancharde ? Six hommes de 24 à 33 ans sont jugés depuis ce lundi à Bordeaux pour l’agression en juillet d’un ancien candidat RN aux élections législatives, roué de coups avec cinq autres personnes dont son frère.

Au lendemain des faits survenus dans la nuit du 8 au 9 juillet 2022 à Bordeaux, Pierre Le Camus, 23 ans et responsable du parti d’extrême droite dans la capitale girondine, avait publié une photo du visage tuméfié de son frère Thomas sur les réseaux sociaux.

Alors qu’il était attablé à la terrasse d’un bar, l’ex-candidat du RN dans la 2e circonscription de Gironde affirme avoir été reconnu avec son frère et un de leurs amis par deux individus qui ont commencé à les frapper. Après ces premiers échanges de coups, une trentaine d’individus s’étaient joints à la bagarre, jetant des verres et des chaises jusque dans l’établissement, avant de s’enfuir.

« C’est pour Saint-Michel »

Le responsable RN dénonce depuis une agression à caractère politique, le slogan « Bordeaux antifas ! » ayant été lancé lors de la rixe, ce qu’a confirmé une vidéo diffusée à l’audience. Des témoins des faits ont rapporté par ailleurs avoir entendu les slogans « Ultramarines », du nom d’un groupe de supporteurs des Girondins de Bordeaux marqué à gauche, et « c’est pour Saint-Michel », allusion à une rixe survenue quelques jours plus tôt dans un autre quartier de la ville.

Dans cette autre affaire, huit personnes proches de l’ultra-droite ont été condamnées en mai à des peines de prison ferme pour des faits de violences aggravées à caractère raciste et outrage sexiste. Certains étaient membres du groupuscule Bordeaux nationaliste, dissous en février.

« Une bagarre d’antifas et de nazis »

A la barre, ce lundi, les prévenus ont reconnu leur appartenance au groupe de supporteurs mais nié toute affiliation politique. Ils ont affirmé s’être joints à la rixe quand elle a éclaté devant eux. « C’est parti d’une bagarre d’antifas et de nazis mais moi la politique, je n’en ai rien à faire », a déclaré l’un d’eux. « J’ai vu mes potes se battre, je suis allé les défendre », a dit un autre.

Selon l’avocat de la défense, la bagarre aurait initialement éclaté entre des personnes qui ne figurent pas parmi les prévenus et le groupe de Pierre Le Camus qui tenait des propos « ostentatoirement racistes et homophobes ».

Les deux députés RN de Gironde, Edwige Diaz et Grégoire de Fournas, sont venus soutenir les victimes à ce procès qui se poursuit mardi.