Suicide de Lucas : Sa mère va se « battre jusqu’au bout » pour que le harcèlement s’arrête
Collège La mère de Lucas, un ado qui s’était donné la mort début janvier après avoir été harcelé à l’école, a bien accueilli la décision du tribunal pour enfants. « Le verdict qui a été rendu est bien parce que le harcèlement, c’est grave », a-t-elle lancé
Le harcèlement non retenu comme une cause du suicide. Le tribunal pour enfants d’Epinal a rendu son verdict ce lundi, dans l’affaire du petit Lucas (13 ans), qui s’était donné la mort le 7 janvier. Les quatre adolescents poursuivis n’encourent donc plus jusqu’à cinq ans de prison, mais jusqu’à dix-huit mois. Ils connaîtront leur sanction lors de la prochaine audience, fixée au 22 janvier 2024.
Malgré cette requalification, Séverine, la mère de Lucas, a fait part de son « soulagement » : « Le verdict qui a été rendu est bien parce que le harcèlement, c’est grave. Il faut que tout le monde en prenne conscience », a déclaré la jeune femme à l’issue du prononcé de la décision. « J’attendais que mon fils soit reconnu victime de harcèlement scolaire, c’est tout ce que je lui devais, c’est mon combat, maintenant. Je vais me battre jusqu’au bout pour que ça s’arrête. On va mener des actions pour que les harceleurs se remettent en question, pour que les victimes se disent qu’elles n’ont pas à subir ça », a-t-elle poursuivi.
« La situation de Lucas a été entendue à sa juste valeur sur le plan juridique : le harcèlement dont il a été la victime a été considéré comme harcèlement scolaire simple, ça me semble une décision juste, a acquiescé son avocate, Me Catherine Faivre. De simples moqueries ne sont pas de simples moqueries, dès l’instant où elles sont répétées, dès l’instant où elles portent atteinte à une identité, qu’elle soit sexuelle ou autre. »
Appel éventuel des adolescents poursuivis
Une des avocates des adolescents poursuivis, Me Emmanuelle Larrière, était quant à elle plus nuancée : « Ce n’est pas la décision qu’on attendait puisque c’est une demande de relaxe qui avait été plaidée. Evidemment, on fera le point avec les parents, la question se posera d’un appel éventuel », a-t-elle déclaré.
Lucas, 13 ans, s’est suicidé le 7 janvier, après avoir écrit un mot exprimant sa volonté de mettre fin à ses jours. « Les constatations et l’autopsie effectuée par l’institut médico-légal de Nancy ont permis d’établir la thèse d’un suicide par pendaison », avait précisé le procureur Frédéric Nahon.
Les proches de l’adolescent avaient dénoncé des faits de harcèlement, révélant les moqueries et insultes à caractère homophobe dont il s’était dit victime de la part d’autres élèves de son collège.