Nantes : Condamné pour meurtre, un détenu remis en liberté grâce à une erreur de procédure
En attendant l'appel Le trentenaire avait écopé l'an passé de 18 ans de prison ferme pour le meurtre par balles d'Adbdelkader Garcia, en juillet 2018, à Nantes. Il est finalement sorti de détention le 1er juin
Les proches de la victime « sont abattus, ébahis et extrêmement angoissés ». Un détenu, condamné à 18 ans de réclusion pour meurtre et dans l’attente de son procès en appel, a été remis en liberté jeudi, a-t-on appris vendredi auprès du parquet général de Rennes, confirmant une information du quotidien Presse Océan.
Ce trentenaire d’origine nantaise avait été condamné fin mai 2022, par la cour d’assises de Loire-Atlantique, à 18 ans de réclusion pour avoir tué par balles, en juillet 2018, Abdelkader Garcia, un homme de 34 ans, place Mendès-France, quartier Bellevue, entre Nantes et Saint-Herblain. Un homicide intervenu dans un contexte de règlement de comptes entre rivaux impliqués dans un trafic de stupéfiants.
Erreur de saisine et délai dépassé
L’accusé avait interjeté appel. La cour d’assises du Morbihan a été désignée pour le rejuger mais, en raison d’une importante charge de travail, cet appel ne pouvait être examiné dans le délai d’un an après le premier procès d’assises comme le veut la loi, a expliqué dans un communiqué le parquet général.
« La demande de prolongation exceptionnelle de la détention provisoire devait être soumise à la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes, dans le mois précédant l’expiration du délai, détaille l’institution. Suite à une erreur dans la saisine de la chambre d’instruction par le parquet général, dans ce délai légalement imposé, cet accusé ne pouvait être maintenu en détention et a été mis en liberté à mi-journée, ce 1er juin. »
Demande de protection pour les sœurs de la victime
Les proches de la victime « se demandent comment une telle erreur a pu se produire pour des faits d’une telle ampleur », a déploré le défenseur de la famille, Me Franck Boëzec. « Mes clients se posent des questions extrêmement basiques, a poursuivi l’avocat. Qu’est-ce qu’il va se passer maintenant ? Va-t-il exercer des pressions, voire pire, sur la famille de la victime (…) ? Va-t-il prendre la fuite ? Sera-t-il présent à son procès en appel ? ».
L’avocat a indiqué avoir « demandé au procureur général une protection pour la femme et les deux sœurs de la victime, ainsi que la saisine de la chambre de l’instruction (…) pour qu’il soit au moins placé sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès en appel ».
Pour Me Yassine Yacouti, avocat du détenu libéré, cette décision « correspond aux règles de procédure ». « Mon client aura à cœur de se défendre pour son procès en appel le moment venu », a-t-il ajouté.