Lyon : Des soignants qui avaient refusé de se faire vacciner devant le tribunal pour faire annuler leur suspension
AUDIENCE Soixante-cinq soignants et employés hospitaliers de la région Auvergne-Rhône-Alpes ont demandé mercredi au tribunal administratif de Lyon l’annulation de leur suspension prononcée à l’époque de la crise sanitaire
« Ce n’est pas un combat antivax, c’est un combat juridique ». Soixante-cinq soignants et employés hospitaliers de dix-huit établissements d’Auvergne-Rhône-Alpes ont demandé mercredi au tribunal administratif de Lyon l’annulation de leur suspension prononcée à l’époque de la crise sanitaire parce qu’ils avaient refusé le vaccin contre le Covid-19.
« La loi ne s’est pas faite correctement, elle a provoqué des situations de discrimination, estime leur avocat Thomas Benages. Nous demandons au tribunal de rétablir des personnels dans leurs droits, alors qu’ils ont été injustement ostracisés. »
Les personnels concernés ont été suspendus à partir de septembre 2021, en vertu de la loi du 5 août de la même année imposant le pass vaccinal à l’ensemble des personnels de santé. La durée de leur suspension a pu varier, les contaminations au Covid ayant notamment pu donner à certains l’immunité nécessaire. Un décret du 15 mai permet désormais leur réintégration.
« Un vaccin pour lequel on avait aucun recul »
« Je ne suis pas du tout contre les vaccins. Mais j’ai refusé celui pour lequel on n’avait aucun recul, qu’on nous imposait du jour au lendemain, sans explication. J’ai sollicité des solutions, du télétravail, mon établissement n’a eu aucune compréhension, la suspension est tombée comme une punition. C’est très violent », témoigne Sylvia Coroforo, 52 ans.
Hésitant à revenir dans le métier qu’elle a pratiqué dix-huit ans, l’ancienne secrétaire administrative de l’hôpital de Villefranche-sur-Saône (Rhône) reste en disponibilité.
« D’un coup, on vous claque la porte de votre travail, vous n’êtes plus rien. Tous mes vaccins sont à jour, mais celui-ci, je voulais du recul », explique Arianne, 42 ans, qui a retrouvé un emploi dans une crèche après sa suspension de vingt mois du centre hospitalier du Forez (Loire).
A l’audience, le rapporteur public s’est prononcé contre l’annulation des suspensions, rappelant que la loi 5 août 2021 avait imposé l’obligation du pass vaccinal « à l’ensemble du personnel de santé », et a affirmé qu’il ne s’agissait pas d’une sanction. Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu dans un mois et demi environ.