Nantes : Trois ans après, l’incendiaire de la cathédrale jugé ce mercredi

INCENDIE Le procès de ce bénévole rwandais, qui était en 2020 chargé de fermer l’édifice, doit se tenir ce mercredi

20 Minutes avec AFP
— 
La cathédrale de Nantes a été incendiée le 18 juillet 2020
La cathédrale de Nantes a été incendiée le 18 juillet 2020 — M. Pattier/SIPA
  • Emmanuel Abayisenga, 42 ans, ancien bénévole du diocèse, doit être jugé mercredi pour l’incendie de la cathédrale de Nantes, survenu en 2020.
  • Poursuivi pour « destruction du bien d’autrui » et « dégradation ou détérioration du bien d’autrui », il est aussi mis en examen dans une autre affaire, celle de l’assassinat d’un prêtre en Vendée.
  • Le prévenu de 42 ans comparaîtra si son état de santé le permet.

Les images sont encore dans les têtes de nombreux Nantais. Le procès de l’incendiaire de la cathédrale de Nantes, qui avait brûlé en 2020 (un an après celle de Notre-Dame de Paris), doit se tenir ce mercredi au tribunal judiciaire de Nantes. Trois ans après les faits, le prévenu, Emmanuel Abayisenga, 42 ans, comparaîtra si son état de santé le permet. « Il a toujours eu une santé plutôt fragile, qui se dégrade malheureusement avec la détention. Quand je l’ai vu [jeudi], il était bien évidemment d’accord pour comparaître le 29 », a expliqué son avocate, Me Meriem Abkoui.

L’incendie de la cathédrale, le 18 juillet 2020, a notamment détruit le grand orgue et un tableau d’Hippolyte Flandrin du XIXe siècle. Les soupçons s’étaient rapidement portés sur ce bénévole rwandais, chargé de fermer la cathédrale. Une semaine après l’incendie, celui-ci était passé aux aveux.

Après plusieurs mois de détention provisoire, Emmanuel Abayisenga avait été accueilli par la congrégation des missionnaires montfortains de Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée). C’est là que le père supérieur Olivier Maire a été assassiné dans la nuit du 8 au 9 août 2021. Décrit comme instable psychologiquement, Emmanuel Abayisenga s’était rendu de lui-même le lendemain à la gendarmerie en s’accusant du crime. Il avait été mis en examen en octobre dernier pour assassinat.

« Destruction et dégradation du bien d’autrui »

A Nantes, le quadragénaire est poursuivi pour « destruction du bien d’autrui » et « dégradation ou détérioration du bien d’autrui ». Le procès est prévu pour durer une journée, en présence d’une interprète s’exprimant en kinyarwanda, l’une des langues officielles du Rwanda. Si Emmanuel Abayisenga « est déclaré coupable des faits qu’on lui reproche, sa responsabilité sera engagée aussi. Après, il n’a pas les moyens de payer les sommes pour réparer et restaurer la cathédrale, ça c’est certain », a indiqué Me Meriem Abkoui.



Selon la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), dont des représentants étaient présents lors d’une audience relais en décembre 2022, le coût des travaux de dépollution au plomb de la cathédrale s’élève à 3,2 millions d’euros. Les travaux de restauration sont eux évalués à 24 millions d’euros (sans compter celle du grand orgue). Ils doivent s’achever entre 2026 et 2028, mais l’édifice devrait partiellement rouvrir au public en 2024.