Réforme de la police judiciaire : Les enquêteurs manifestent contre le « passage en force » de Gérald Darmanin

Colère Ils dénoncent les « mesures cosmétiques » portées par le ministre de l’Intérieur

20 Minutes avec AFP
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Des rassemblements avaient déjà été organisés en fin d'année 2022 contre la réforme de la PJ.
Des rassemblements avaient déjà été organisés en fin d'année 2022 contre la réforme de la PJ. — Gabrielle CEZARD

Le projet de réforme de la police judiciaire ne fait toujours pas l’unanimité auprès des enquêteurs, de nouveau rassemblés ce lundi partout en France. A Versailles (Yvelines), une cinquantaine de policiers se sont réunis à l’appel de l’Association nationale de la police judiciaire (ANPJ) devant les locaux du SRPJ.

« A part un vague changement de didactique, aucune concession n’a été faite face aux attentes et aux craintes des enquêteurs de la police judiciaire », a dénoncé Stéfanie Duchâtel, secrétaire générale de l’ANPJ, créée contre le projet. « On espère être entendus par des instances qui dépassent le ministre », a ajouté un enquêteur spécialisé en matière économique et financière, qui a requis l’anonymat.



« Des mesures cosmétiques »

L’ANPJ prévoit de solliciter une audience auprès du président Emmanuel Macron, selon elle « seul interlocuteur possible pour arbitrer une crise qui engage la sécurité des citoyens et la responsabilité de l’Etat ». Vendredi, Gérald Darmanin a rejeté la proposition du Sénat de repousser la mise en place de la réforme après les JO 2024, confirmant son entrée en vigueur dès la fin 2023.

Le ministre n’a pas renoncé non plus à la mise en place d’un directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet, qui aura autorité sur tous les services de police d’un département. Il a toutefois annoncé la création d’un poste de directeur interdépartemental de la police nationale (DIPN) ayant autorité sur la PJ et la police aux frontières dans certains départements.

Il s’agit d’un « passage en force » de Gérald Darmanin, qui a « enfoncé le clou » en ne concédant que des « mesures cosmétiques », a dit à l’AFP un représentant de l’ANPJ à Lille. « Il y a des départements dans lesquels il n’y aura plus de PJ indépendante, c’est ahurissant », a dénoncé Thomas, porte-parole de l’ANPJ à Marseille.