Yvan Colonna : France TV et trois journalistes jugés pour avoir diffusé des images de l’agression

procès L’audience se tiendra le 15 mars à la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Des images de l’agression mortelle du prisonnier corse avaient été diffusées par France 3 Corse

20 Minutes avec AFP
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Un portrait d'Yvan Colonna lors d'une manifestation après sa mort.
Un portrait d'Yvan Colonna lors d'une manifestation après sa mort. — Fanny Hamard / Sipa

France Télévisions et trois de ses journalistes vont devoir se défendre devant la justice. Le parquet de Paris a cité à comparaître la chaîne publique le 15 mars, devant la 17e chambre du tribunal correctionnel. Il est reproché au média des « publications d’actes de procédure pénale avant leur lecture en audience publique » ou complicité de ce délit. En mars 2022, France 3 Corse est suspectée d’être responsable de la brève diffusion de clichés de la violente agression d’Yvan Colonna, qui a causé sa mort.

Le détenu corse, qui purgeait une peine de perpétuité pour l’assassinat du préfet Erignac en 1998, a été violemment agressé le 2 mars 2022 dans la salle de sport de la prison d’Arles. Après presque trois semaines de coma, il est mort le 21 mars, à 61 ans, dans un hôpital marseillais. Le détenu radicalisé mis en cause pour ces faits, Franck Elong Abé, un Français d’origine camerounaise de 36 ans, purgeait plusieurs peines dont une de neuf ans d’emprisonnement pour « association de malfaiteurs terroriste ».

Du « sensationnalisme » recherché

Pour Emmanuel Mercinier-Pantalacci, l’un des avocats de la famille Colonna, « il est insupportable que le procureur de la République protège l’auteur de la violation du secret de l’instruction qui a choisi de rendre publiques les images du meurtre alors que les investigations débutaient à peine, au bénéfice des éventuels complices de l’assassin ».

L’avocat va demander la réouverture des investigations lors de l’audience du 15 mars, « aux fins d’identifier l’auteur », a-t-il indiqué à l’AFP. Cette décision est « inadaptée et injustifiée », a réagi Sylvain Cormier, autre avocat de la famille. « Ce qui a été recherché par la publication de ces images, c’était juste le sensationnalisme. »