Attentat du 14-Juillet à Nice : La demande de mise en liberté d’un des accusés rejetée avant le procès en appel

DECISION La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris considère que le maintien en détention restait « justifié » car constituant « l’unique moyen » de garantir la présentation à la justice de Mohamed Ghraieb

F.B. avec AFP
Le camion examiné par les enquêteurs au lendemain de l'attentat de Nice qui a fait 86 morts sur la promenade des Anglais.
Le camion examiné par les enquêteurs au lendemain de l'attentat de Nice qui a fait 86 morts sur la promenade des Anglais. — Valery HACHE / AFP

En grève de la faim depuis sa condamnation pour son rôle dans l’attentat de Nice le 14 juillet 2016, Mohamed Ghraieb s’est vu refuser une demande de mise en liberté dans l’attente de son procès en appel, a indiqué son avocat. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris considère que le maintien en détention reste « justifié » car constituant « l’unique moyen » de garantir sa présentation à la justice et de mettre fin à un « trouble exceptionnel et persistant à l’ordre public ».

Reconnu coupable d’avoir participé à la préparation de l’attentat, Mohamed Ghraieb a été condamné le 13 décembre à dix-huit ans de réclusion criminelle. Ce Franco-Tunisien de 47 ans avait comparu libre pendant l’audience avant d’être écroué. Il a fait appel, puis il a ensuite déposé une demande de mise en liberté début janvier.


Un état pas « incompatible avec la détention »

Dans son arrêt, la cour relève que la peine à laquelle il a été condamné est « de nature à l’inciter à prendre la fuite » en Tunisie, où il « dispose d’attaches familiales », bien qu’il ne soit plus en possession de ses passeports français et tunisien.

Les juges ont par ailleurs estimé que l’état de santé de Mohamed Ghraieb, hospitalisé à la suite de sa grève de la faim et qui avait perdu plus de 20 % de son poids en quelques semaines, n’était pas « incompatible avec la détention ». « Ce rejet est sidérant, a réagi son avocat, Me Vincent Brengarth. Son état de santé est alarmant, puisqu’il est déterminé à poursuivre sa grève de la faim entamée le 15 décembre en signe de protestation de son innocence. » Le procès en appel ne devrait pas se tenir avant plusieurs mois.