Covid-19 : Trois responsables de laboratoires d’analyses condamnés à Nice pour de faux tests négatifs
DECISION Un médecin et deux pharmaciens à la tête de trois officines à Nice, mais aussi à Peymeinade, dans les Alpes-Maritimes, et Montauroux, dans le Var, ont été reconnus coupables de « mise en danger de la vie d’autrui »
- Un médecin et deux pharmaciens ont été condamnés ce lundi à des peines de huit à dix-huit mois de prison avec sursis pour avoir délivré au moins 497 faux tests négatifs du virus du Covid-19 en 2020.
- Les trois hommes, âgés de 45 ans à 75 ans, à la tête d’officines du réseau Eurofins Labazur iLab à Nice ont été reconnus coupables de « mise en danger de la vie d’autrui » et d'« établissement d’attestation ou de certificat inexacts ».
- Ils ont expliqué qu’ils avaient dû faire face à un « important flot de dépistages », « dans le contexte d’une crise sanitaire sans précédent », selon un avocat.
Trois responsables de laboratoires d’analyses de la Côte d’Azur, un médecin et deux pharmaciens, ont été condamnés ce lundi à des peines de huit à dix-huit mois de prison avec sursis pour avoir délivré au moins 497 faux tests négatifs du virus du Covid-19 en 2020. « Les prélèvements étaient bien réalisés mais ils ne faisaient l’objet d’aucune analyse », expliquait le parquet de Nice à 20 Minutes, qui révélait l’affaire l’an dernier.
Le tribunal correctionnel de Nice est allé plus loin que les réquisitions, comprises entre cinq et douze mois d’emprisonnement avec sursis, prises lors de l’audience le 9 décembre. Les trois hommes, âgés de 45 ans pour deux d’entre eux et de 75 ans pour le dernier, à la tête d’officines du réseau Eurofins Labazur iLab à Nice, Peymeinade (Alpes-Maritimes) et Montauroux (Var) ont été reconnus coupables de « mise en danger de la vie d’autrui » et d'« établissement d’attestation ou de certificat inexacts ». Ils ont été relaxés des faits d’escroquerie à l’encontre de la Caisse primaire d’assurance maladie.
« Une pression très importante »
Une enquête avait débuté après une dénonciation aux douanes et les enquêteurs avaient découvert 497 saisies frauduleuses de tests négatifs. Les trois mis en cause expliquaient alors qu’ils avaient dû faire face à un « important flot de dépistages ». « A l’époque, les laboratoires se trouvaient dans le contexte d’une crise sanitaire sans précédent. C’était la deuxième vague. C’était incroyable et violent, avec une pression très importante pour ces professionnels », avait expliqué l’avocat d’un prévenu à 20 Minutes.
Les personnes concernées par ces faux tests avaient « été à l’époque individuellement contactées selon un protocole établi en concertation avec l’Agence régionale de santé [ARS] », avait expliqué la direction d’Eurofins, après la révélation de l’affaire. L’entreprise précisait « condamner fermement des agissements individuels délictueux ».
Le principal prévenu, un pharmacien biologiste, a été condamné à dix-huit mois d’emprisonnement avec sursis, à une amende de 15.000 euros et une interdiction d’exercer son activité professionnelle pendant trois ans. Son père, lui aussi pharmacien biologiste, écope de huit mois avec sursis, 5.000 euros d’amende et un an d’interdiction professionnelle. Le troisième, un médecin biologiste, a été condamné à dix mois avec sursis, 7.000 euros d’amende et un an d’interdiction professionnelle.