Le Havre : Le « roi du port », accusé de trafic de cocaïne, nie toute implication

Procès Louis Bellahcène était-il ce réputé « roi du port », assurant le lien entre dockers du Havre et trafiquants de drogue ? « Des ragots », a écarté l’homme de 56 ans, ex-gérant d’une entreprise de tuyauterie en invalidité

20 Minutes avec AFP
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Louis Bellahcène, et cinq complices présumés, sont jugés depuis le 1er février pour leurs présumés implications dans un réseau de trafic de drogue. La police avait démantelé ce trafic en 2017, notamment grâce à des écoutes, avec à la clé la saisie d'1,3 tonne de cocaïne et de 445 kilos de résine de cannabis sur plusieurs bateaux.
Louis Bellahcène, et cinq complices présumés, sont jugés depuis le 1er février pour leurs présumés implications dans un réseau de trafic de drogue. La police avait démantelé ce trafic en 2017, notamment grâce à des écoutes, avec à la clé la saisie d'1,3 tonne de cocaïne et de 445 kilos de résine de cannabis sur plusieurs bateaux. — PATRICK LEVEQUE/SIPA

Louis Bellahcène, et cinq complices présumés, sont jugés depuis le 1er février pour leurs implications (ou non) dans un réseau de trafic de drogue. « On dit que vous êtes le ''roi du port'' », lance le président de la cour d’assises spéciale de Douai. Louis Bellahcène était-il ce monarque réputé, assurant le lien entre dockers du Havre et trafiquants de drogue ? Mardi, devant les jurés, l’accusé a nié toute implication avec le crime organisé. « Des ragots », a écarté l’homme de 56 ans, ex-gérant d’une entreprise de tuyauterie en invalidité. Les bras croisés, l’homme déclare n’avoir « approché aucun docker » pour ce trafic international de stupéfiants en provenance d’Amérique du Sud.

La police avait démantelé ce réseau en 2017, notamment grâce à des écoutes, avec à la clé la saisie d’1,3 tonne de cocaïne et de 445 kg de résine de cannabis sur plusieurs bateaux. Des extraits de ces écoutes, où son surnom est cité, sont diffusés. « Tout le monde parle de moi, même quand je suis à l’étranger ou à l’hôpital », peste Louis Bellahcène.

« J’aimais bien les espèces. J’avais des économies »

L’avocat général s’étonne : dans le quartier havrais des Neiges, fief des dockers, « vous dites ''tout le monde me connaît et je connais les dockers'' ? Sommes-nous d’accord que tous les dockers ne sont pas des trafiquants ? » « Tous les dockers ne sont pas des trafiquants », acquiesce l’accusé. Mais il peine à justifier son train de vie : nombreux véhicules, vêtements de marque, biens immobiliers ou achats en espèces.



« J’aimais bien les espèces, c’était des petites bricoles. J’avais des économies », affirme l’accusé, sans s’expliquer sur leur provenance. Sa pension d’invalidité lui « suffisait », ajoute l’homme qui comparaît libre sous contrôle judiciaire. L’avocat général s’étonne de son absence de précisions, lui rappelle qu’il encourt jusqu’à trente ans de réclusion.

Après une saisie de 600 kg de cocaïne, l’accusé avait été séquestré en mai 2017 et libéré en échange d’une forte somme d’argent, une agression pour laquelle il n’a pas porté plainte.