Grande-Synthe : Le gestionnaire d’une mosquée condamné à un an de prison pour financement occulte

Justice L’homme de culte a été reconnu coupable notamment d’abus de confiance, de blanchiment de fraude fiscale, d’escroquerie aux prestations sociales et d’ouverture d’une école clandestine

20 Minutes avec AFP
Illlustration d'une salle de prière dans une mosquée.
Illlustration d'une salle de prière dans une mosquée. — ALLILI

La liste des infractions est longue. Le gestionnaire d’une mosquée de Grande-Synthe, près de Dunkerque, dans le Nord, a été condamné, ce lundi, à un an de prison ferme et deux ans avec sursis probatoire, notamment pour abus de confiance, blanchiment de fraude fiscale, escroquerie aux prestations sociales et ouverture d’une école clandestine.

Amirouche O., 50 ans, reconnu coupable de toutes les infractions pour lesquelles il était poursuivi, est également condamné à 5.000 euros d’amende, la confiscation de deux biens immobiliers visés par l’enquête, à une interdiction de cinq ans d’enseigner, d’émettre des chèques, et de participer à une association en tant que bénévole.

Il doit rembourser 251.000 euros à l’URSAFF

Le tribunal correctionnel de Dunkerque, qui n’a pas délivré de mandat de dépôt, a également ordonné la dissolution des deux associations qu’il gérait : l’association gestionnaire de la Mosquée Al Houda, et une autre dédiée à l’accompagnement scolaire d’enfants. Il doit aussi verser 31.400 euros à la Caisse d’allocations familiales, 11.400 euros au conseil départemental et 251.000 euros à l’URSAFF.

Sa sœur Fatiha B., accusée entre autres d’avoir détourné au profit de son frère des dons destinés à l’association d’accompagnement scolaire, dont elle était présidente, a, pour sa part, été condamnée à un an de prison avec sursis.

Aux sources du dossier, une enquête sur le financement opaque de deux biens immobiliers qu’il avait acquis à Grande-Synthe pour les deux associations. Les locaux avaient été achetés à son nom, alors que son épouse et lui, parents de six enfants, ne déclaraient aucun revenu depuis 2011, disant vivre des prestations sociales et familiales.

Membre du mouvement “tabligh”

L’homme, membre du mouvement “tabligh” — courant né en Inde qui promeut une vision prosélyte et apolitique de l’islam — a affirmé avoir utilisé les dons de fidèles pour financer ces achats et ne jamais avoir considéré les locaux comme ses biens propres.

Lors d’une perquisition, les enquêteurs ont par ailleurs découvert une salle de classe au sein de la mosquée, conduisant à une enquête incidente pour “ouverture illégale d’un établissement d’enseignement privé” et travail dissimulé des enseignants.

Amirouche O. s’était également abstenu de déclarer les loyers générés par un de ses biens. Il avait poursuivi les activités de la mosquée alors que la mairie avait pris, fin 2018, un arrêté de fermeture en raison d’infractions aux règles de sécurité.