Bordeaux : Un pompier jugé aux assises pour une tentative de meurtre et un viol, en pleine rue

Procès Le procès se tient à partir de ce lundi 9 janvier et jusqu’à vendredi

Elsa Provenzano
Le procès s'ouvre ce lundi. Le verdict est attendu vendredi. Illustration.
Le procès s'ouvre ce lundi. Le verdict est attendu vendredi. Illustration. — A. GELEBART / 20 MINUTES
  • A partir de ce lundi et jusqu’à vendredi, un pompier est jugé devant les Assises de la Gironde pour une tentative de meurtre et un viol sur deux femmes, en 2017.
  • Les enquêteurs ont mené un travail important sur la téléphonie qui a conduit à confondre l’accusé grâce à des traces ADN laissées sur les deux scènes de crime.
  • Incarcéré depuis le 3 octobre 2019, il affirme ne pas se souvenir des faits ni en avoir conscience, selon son avocate.

Un pompier professionnel sera jugé devant les Assises de la Gironde, à partir de ce lundi pour des faits qui remontent à 2017. Arrêté en 2019 et placé en détention à la maison d’arrêt de Gradignan depuis cette date, il est accusé de tentative de meurtre et de viol sur deux femmes. Le procès pourrait se tenir à huis clos, à la demande d’une des parties civiles.

Le 1er juin 2017, on a passé à l’une d’elles un lacet autour du cou pour l’étrangler, près du parc Bordelais. Ses cris ont alerté les passants et fait décamper son agresseur, qui dans sa fuite précipitée a laissé la cordelette derrière lui. Le 2 décembre 2017, une femme rentre dans son appartement du quartier Saint-Seurin, à 4 heures du matin, lorsqu’elle se fait aborder à quelques mètres de chez elle par un homme qui lui demande du feu. Elle continue son chemin en disant qu’elle n’en a pas mais il la plaque au sol par-derrière, avant de lui imposer une fellation sous la menace d’un couteau.

Téléphonie et comparaison ADN

Rentrée chez elle, la victime de viol alerte sa sœur ainsi qu’une amie présentes à son domicile et les policiers sont rapidement prévenus. Dans le cadre de l’enquête qui démarre alors, des traces ADN de l’agression ont été relevées. Si les investigations vont permettre d'apprendre qu’il s’agit du même ADN sur les deux scènes de crime, ce dernier ne suffit pas à identifier un suspect. C’est en s’intéressant aux téléphones qui bornaient sur les lieux des deux agressions que les enquêteurs vont faire mouche. Ce travail technique permet d’identifier plusieurs personnes dont on prélève ensuite l’ADN. Celui de l’accusé a « matché », conduisant à son interpellation le 3 octobre 2019.

« Il s’incline devant les éléments du dossier mais il explique qu’il n’a pas les souvenirs ni la conscience de ces actes, c’est sa position actuelle, explique Florence Herbold, son avocate. C’était une période de sa vie particulièrement difficile et, à un moment donné, il a un peu perdu le contrôle de ses actes, donc il ne se souvient pas de ce qu’il a fait ». Elle rappelle qu’il n’a pas un profil criminel au sens où il n’était pas connu des services de police. « C’est quelqu’un qui était très stable et qui a traversé une période difficile au cours d’une séparation. Il n’est pas en mesure de justifier ce qu’il a fait », ajoute son conseil.



Du côté des parties civiles, l’attente a forcément été éprouvante. « La procédure a été extrêmement longue par la force des choses, commente maître Alix Villanove qui défend la victime de viol. On est aussi soulagées que le procès arrive enfin et on en attend beaucoup mais on appréhende le positionnement de l’accusé ».

Les expertises psychiatrique et psychologique du mis en cause devraient avoir une place importante dans les débats, si l’accusé reste sur une position « d’amnésie » à l’audience.