Brest : Deux ans ferme pour le patron d’une entreprise de volailles qui exploitait des immigrés

ESCLAVAGE MODERNE Quinze travailleurs sans-papiers, venus en majorité de Côte d’Ivoire, ont travaillé pendant plusieurs mois dans des conditions horribles

J.G.
Chaque nuit, les travailleurs sans-papiers devaient ramasser des volailles dans des conditions horribles.
Chaque nuit, les travailleurs sans-papiers devaient ramasser des volailles dans des conditions horribles. — JEAN-PIERRE MULLER / AFP

Ils rêvaient d’une nouvelle vie mais ils ont connu l’enfer, victimes d’un chef d’entreprise sans foi ni loi qui leur faisait miroiter des papiers. Jeudi, le tribunal de Brest a condamné le gérant de la société de ramassage de volailles Prestavic à deux ans de prison ferme et 15.000 euros d’amende pour trafic d’êtres humains, rapporte Le Télégramme.

Lors de l’audience, qui s’est tenue mi-octobre, une quinzaine de travailleurs sans-papiers, en grande majorité originaires de Côte d’Ivoire, avaient défilé à la barre pour témoigner de leurs conditions de travail indignes. Travaillant comme des forçats en pleine nuit, les travailleurs étaient payés une misère. Ils s’accrochaient toutefois dans l’espoir de décrocher une régularisation promise par le chef d’entreprise. En vain, ce dernier n’ayant jamais tenu ses promesses.

Ils logeaient dans des appartements insalubres

En plus d’être exploités, les travailleurs étaient également hébergés dans des appartements insalubres, infestés de rats et de cafards. Leur loyer était directement prélevé sur leur salaire. Outre le gérant de l’entreprise, sa compagne, elle-même ancienne ramasseuse de volailles, a été condamnée à un an de prison, dont six mois avec sursis, ainsi qu’à une amende de 1.000 euros pour complicité.

Le marchand de sommeil qui louait les appartements aux travailleurs sans-papiers a quant à lui écopé de deux ans de prison, dont un avec sursis, et d’une amende de 10.000 euros. Le gérant et sa compagne devront par ailleurs verser 158.400 euros aux victimes au titre du préjudice moral.