Le « SAS », nouvelle structure pénitentiaire pour favoriser la réinsertion des détenus

PRISON Ce nouveau type d’établissement pénitentiaire inauguré à Montpellier, mardi, accueillera des détenus en fin de peine ou purgeant des peines de moins de deux ans

J.D. avec AFP
Eric Dupond-Moretti a inauguré cet établissement pénitentiaire d'un nouveau type (archive).
Eric Dupond-Moretti a inauguré cet établissement pénitentiaire d'un nouveau type (archive). — Jacques Witt/SIPA
  • La « structure d’accompagnement vers la sortie » (SAS), inaugurée mardi à Montpellier, est un nouveau type d’établissement pénitentiaire destiné à favoriser la réinsertion des détenus à l’issue de leur peine.
  • « C’est extrêmement important qu’il y ait, entre la vie carcérale et la sortie, ces structures d’accompagnement qui permettent la réinsertion », a expliqué le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti.
  • Les détenus pourront y rencontrer des personnels de Pôle emploi et de divers services sociaux. Ils pourront se déplacer librement dans leur unité d’hébergement.

Le garde des Sceaux et ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a inauguré mardi à Montpellier une « structure d’accompagnement vers la sortie » (SAS). Il s’agit d’un nouveau type d’établissement pénitentiaire destiné à favoriser la réinsertion des détenus à l’issue de leur peine.

Construite en deux ans, pour un coût de 23 millions d’euros, elle accueillera d’ici « avril au plus tard » 150 détenus « en fin de peine ou purgeant des peines de moins de deux ans », a précisé le garde des Sceaux lors d’une visite inaugurale, en présence des autorités politiques, judiciaires et policières du département.

Trait d’union entre « la vie carcérale et la sortie »

Ce nouvel établissement s’inscrit dans un plan de création de 15.000 places de prison nettes d’ici à la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron, dont 1.800 places dans les 14 SAS que comptera alors le pays, notamment à Avignon (Vaucluse), Valence (Drôme) ou encore Meaux (Seine-et-Marne) dans un premier temps, a expliqué M. Dupond-Moretti.

« C’est extrêmement important qu’il y ait, entre la vie carcérale et la sortie, ces structures d’accompagnement qui permettent la réinsertion », a expliqué le garde des Sceaux. « Le but poursuivi, c’est d’avoir le moins de récidives possible. Et nous savons que quand les sorties sont « sèches » - le détenu a fini sa peine, il recouvre la liberté mais sans diplôme, sans travail, sans aide - on a statistiquement davantage de risques de voir la récidive », ajouté l’ancien avocat.

Déplacement libre des détenus dans leur unité

Actuellement quatre SAS existent en France, les structures de Poitiers, Bordeaux et Longuenesse (Pas-de-Calais) ayant suivi la pionnière, installée au sein de la prison marseillaise des Baumettes. A Montpellier, ce nouveau bâtiment de deux étages à la façade de couleur blanche et beige s’insère dans un quartier semi-résidentiel d’habitations, de petites entreprises et d’établissements universitaires et hospitaliers, dans la périphérie de Montpellier.

A l’intérieur, les cellules d’un ou deux lits possèdent une salle de douche, un bureau et des étagères. La structure compte également des salles réservées à l’étude, au sport et au culte, ainsi que des bureaux où les détenus pourront rencontrer des personnels de Pôle emploi et de divers services sociaux. Les personnes détenues pourront se déplacer librement dans leur unité d’hébergement, se rendre aux différents services et prendre leurs repas collectivement, grâce à des espaces communs. De même, les détenus pourront utiliser en extérieur un petit terrain de foot et des équipements de sport.