Emplois de l’ex-épouse d’Eric Ciotti : Le PNF ouvre une enquête pour détournement de fonds publics

CUMUL DES EMPLOIS Le Parquet national financier a confirmé ce mardi le lancement d’investigations sur les activités de Caroline Magne, qui lui ont permis de gagner jusqu’à 94.500 euros par an

F.B. avec AFP
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Eric Ciotti et Caroline Magne au Festival de Cannes, en 2016. — Valery Hache
Eric Ciotti et Caroline Magne au Festival de Cannes, en 2016. — Valery Hache — Valery Hache (AFP)
  • Le Parquet national financier a ouvert une enquête pour détournement de fonds publics, abus de confiance et de recel de ces infractions après la publication d’articles selon lesquels l’ex-épouse du député LR Eric Ciotti aurait cumulé plusieurs emplois à l’Assemblée nationale, à la ville de Nice et au département des Alpes-Maritimes.
  • Ces investigations ont « pour but de vérifier le bien-fondé des éléments parus dans la presse », a précisé le PNF.

Elle « a pour but de vérifier le bien-fondé des éléments parus dans la presse ». Une enquête préliminaire a été ouverte après la publication d’articles selon lesquels l’ex-épouse du député LR Eric Ciotti aurait cumulé plusieurs emplois à l’Assemblée nationale, à la ville de Nice et au département des Alpes-Maritimes, a indiqué mardi le Parquet national financier (PNF), confirmant une information de BFMTV.

Ces investigations sont lancées pour détournement de fonds publics, abus de confiance et de recel de ces infractions, a précisé cette source. Le candidat à la présidence de LR a réagi en assurant dans un communiqué que les emplois de Caroline Magne avaient « toujours été pleinement exercés », qu’ils étaient « connus de tous » et « en totale cohérence avec sa formation universitaire ». Son ex-épouse, jointe par téléphone par l’AFP, se dit « abasourdie par cette histoire » mais « ne souhaite pas réagir ».

Elle « étend ses compétences » avec un nouveau mandat de son mari

Dans son édition de mercredi dernier, le Canard enchaîné a affirmé que l’ancienne épouse du candidat à la présidence du parti Les Républicains avait cumulé divers emplois auprès du député ou d’alliés politiques : attachée de presse de Christian Estrosi, elle est en 2007 devenue attachée parlementaire d’Éric Ciotti lorsqu’il a été élu à l’Assemblée, en plus d’un emploi au Conseil départemental des Alpes-Maritimes où elle « étend ses compétences » lorsque son époux en prend la présidence, en 2008.

L’article révèle aussi que Caroline Magne est devenue directrice adjointe du maire de Nice avant d’intégrer l’équipe de pilotage de la communauté urbaine, exerçant ces responsabilités jusqu’en 2011. A l’Assemblée son contrat a pris fin en 2016 mais elle a également, entre 2014 et 2016, exercé des responsabilités dans la commune de La Colle-sur-Loup, et eu un emploi au diocèse de Nice entre 2012 et 2014. Une dernière information démentie mardi par le diocèse qui a précisé qu’elle avait « occupé un emploi dans un établissement de l’Enseignement catholique des Alpes-Maritimes ».

Le maire (LR) de la Colle-sur-Loup, Jean-Bernard Mion, a lui assuré que Caroline Magne avait signé en 2014 « un CDD de trois ans pour un poste à temps complet de directeur des services ». « Elle a occupé ce poste de septembre 2014 à septembre 2016 avant de démissionner car de mémoire elle avait une opportunité dans le privé », a-t-il ajouté.

Après la publication de l’article, le député s’était dit « bassement attaqué » et avait expliqué avoir employé Caroline Magne comme collaboratrice parlementaire « à temps très partiel » et « dans le strict respect des lois et règlements ».

Jusqu’à 94.500 euros de revenus bruts annuels

Lundi, Libération, qui a épluché le relevé de carrière de Caroline Magne, a également révélé les salaires touchés par l’ex-femme d’Eric Ciotti. A l’Assemblée nationale, Caroline Magne aurait notamment perçu jusqu’à « 20.000 euros par an pour 5,5 heures par semaine représentent une rémunération de 70 euros brut de l’heure », « soit huit fois le smic horaire de l’époque », a détaillé le quotidien.



En 2009, ses rémunérations ont atteint 94.500 euros bruts, en 2009. Cette année-là, en plus des 20.000 euros touchés comme collaboratrice du député, se sont ajoutés 62.800 euros de la mairie de Nice et 11.700 euros de la communauté urbaine Nice-Côte d’Azur. Le tout sans avoir « d’autorisation de cumul accordée par la ville de Nice, comme la loi l’exige », a également souligné Libération.

Mardi, le quotidien a également révélé que Caroline Magne avait produit une « attestation mensongère » autorisant le cumul, signée par le maire de La Colle-sur-Loup, auprès d’une journaliste qui enquêtait sur l’affaire au printemps dernier. Elle a transmis cette même attestation à plusieurs médias après l’article du Canard enchaîné.