Lyon : Ouverture du procès du meurtrier présumé de Franck Labois, policier tué dans l’exercice de ses fonctions

ASSISES Le fonctionnaire de police, âgé de 45 ans, avait été percuté par un fourgon lors d’une opération nocturne et traîné sur vingt mètres

C.G. avec AFP
Franck Labois est décédé le 13 janvier 2020, deux jours après avoir été renversé par un fourgon de malfaiteurs lors d'une intervention nocturne à Bron.
Franck Labois est décédé le 13 janvier 2020, deux jours après avoir été renversé par un fourgon de malfaiteurs lors d'une intervention nocturne à Bron. — PHILIPPE DESMAZES /AFP
  • Le 11 janvier 2020, un groupe de malfaiteurs interpellé à Bron par des policiers lors d’une enquête pour « vols aggravés » avait refusé de s’arrêter préférant foncer sur l’un d’eux.
  • Percuté par le fourgon et traîné sur vingt mètres, Franck Labois est décédé de ses blessures, deux jours plus tard.
  • Le procès du conducteur s’ouvre ce lundi devant les assises du Rhône. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

« Il n’a pas tiré, alors qu’il était en état de légitime défense, et il est mort. » Franck Labois est décédé à l’âge de 45 ans, le 13 janvier 2020, deux jours après avoir été percuté par un fourgon et traîné sur vingt mètres. Plongé dans le coma, le policier n’avait pas survécu à ses blessures. Le procès de son meurtrier s’est ouvert ce lundi matin devant la cour d’assises du Rhône.

L’intéressé, qui a reconnu être le conducteur du fourgon, nie toujours avoir eu l’intention de tuer le fonctionnaire.

Le soir du drame, des policiers avaient été missionnés pour surveiller des malfaiteurs dans le cadre d’une enquête pour « vols aggravés en bande organisée ». Le groupe, qui se trouvait à bord d’un Volkswagen, est repéré en train de commettre un vol de fret sur une aire d’autoroute de l’Isère. Les agents tentent de les intercepter un peu plus tard.

Tué pour des bidons de lessive

Ils se positionnent à la sortie de l’autoroute, à hauteur de la ville de Bron, avec l’aide du GAO - Groupe d’appui opérationnel de la Sûreté départemental, appelé en renfort et dans lequel travaillait Franck Labois. Rapidement, le fourgon se trouve coincé entre les véhicules de policiers. A ce moment, le chauffeur décide de foncer sur l’un d’eux lui faisant face, qui, arme au poing, lui intime de s’arrêter.

Aujourd’hui, la mère et les frères du policier, qui se sont constitués partie civile, attendent des explications de l’accusé. Ils veulent comprendre « pourquoi il ne s’est pas arrêté, pourquoi il a préféré tuer un homme plutôt que de se rendre pour les quelques bidons de lessive qu’il avait dans le camion », souligne leur avocat Jean-François Barre.

Le défunt a reçu à titre posthume les insignes de chevalier de la Légion d’honneur et a été élevé au grade de capitaine. Lors d’un hommage officiel, le ministre de l’Intérieur de l’époque Christophe Castaner avait salué « un grand policier et un homme inestimable », et appelé ses collègues à « suivre son exemple, continuer la mission » sans toutefois « laisser la haine l’emporter ».

L’accusé, en état de récidive, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.