Nancy : Quatre personnes déférées, plus de 300.000 fichiers pédopornographiques téléchargés
comparution immédiate Deux personnes ont déjà été condamnées, et deux autres vont être prochainement jugées à Nancy. Toutes pour le téléchargement de fichiers pédopornographiques
- Deux personnes ont été condamnées et deux autres vont être jugées à Nancy pour avoir téléchargé des centaines de milliers d’images et de vidéos pédopornographiques.
- Ces quatre hommes ne se connaissaient pas et ne forment pas un réseau.
- Ce sont les gendarmes de la cellule cybercriminalité de la section de recherches (SR) de Metz qui ont identifié ces quatre personnes lors d’une opération qui a mobilisé une trentaine de militaires.
Une opération contre la pédocriminalité a eu lieu en Meurthe-et-Moselle. Résultat : deux personnes ont été condamnées et deux autres vont être jugées pour avoir téléchargé des centaines de milliers d’images et de vidéos pédopornographiques, a annoncé vendredi le procureur de la République, François Pérain. Cinq personnes avaient initialement été placées en garde-à-vue mais l’une d’elles, le fils de l’un des mis en cause, a finalement été mise hors de cause, a-t-il précisé.
Jugées devant le tribunal judiciaire de Nancy lors d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC, plaider-coupable), deux personnes, un retraité de 64 ans et un intérimaire de 53 ans inconnus de la justice, ont été condamnées à 12 et 14 mois de prison avec sursis probatoire, a indiqué le procureur.
Le premier avait téléchargé « entre 2019 et 2022 » 666 images pédopornographiques et 238 vidéos. Le second avait téléchargé « entre avril 2021 et septembre 2022 » 30.000 vidéos et 228.000 photos, a-t-il précisé. Le tribunal a prononcé à leur encontre une injonction de soins, une interdiction de contacts avec des mineurs ainsi que leur inscription sur le fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais).
Les deux autres personnes seront jugées en comparution immédiate, a indiqué François Pérain. L’un, un homme de 57 ans travaillant dans l’aide à domicile, déjà condamné pour des faits similaires, avait effacé tous les fichiers mais leur téléchargement avait laissé « des traces » détectées par les enquêteurs, a précisé François Pérain.
Pas un réseau
Le dernier, un intérimaire de 57 ans, avait téléchargé 64.000 fichiers de janvier à août de cette année. Egalement condamné pour pédopornographie, il l’avait aussi été pour agression sexuelle et se trouve en récidive légale. Ces quatre hommes ne se connaissaient pas et ne forment pas un réseau, a précisé le magistrat.
Ce sont les gendarmes de la cellule cybercriminalité de la section de recherches (SR) de Metz qui ont identifié ces quatre personnes lors d’une opération qui a mobilisé une trentaine de militaires, ont indiqué le colonel Denis Hebinger, patron de la SR, et le lieutenant-colonel Stéphanie Serrat, chargé de la police judiciaire au groupement de gendarmerie de Meurthe-et-Moselle.
« On arrive au nombre assez impressionnant de plus de 300.000 fichiers présents sur les supports informatiques […] le ciblage a porté ses fruits », s’est félicité le colonel Hebinger. Ce coup de filet est le fruit d’une opération « d’initiative » de la part du parquet de Nancy, une « première » pour la juridiction.
Il a été rendu possible « parce que la gendarmerie s’est dotée de compétences particulières », notamment informatiques, « qu’elle n’avait pas il y a trois ou quatre ans » et qui permettent de détecter très rapidement des téléchargements de fichiers pédopornographiques, qui comportent un encodage particulier, repérable comme une signature, a précisé François Pérain. Cette opération « est un premier jet », a prévenu le lieutenant-colonel Serrat. « Il y en aura d’autres, on montera en puissance […] autant que ce sera nécessaire ».