Procès de l’attentat de Nice : « Le terrorisme, c’est pas moi », se défend l’un des accusés
AUDIENCE Invités à s’exprimer pour la première fois sur les faits, les sept accusés présents ont tous tenu à se démarquer de l’attaque meurtrière de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel
- « Je n’ai rien à voir avec ce qui s’est passé », s’est défendu Mohamed Ghraieb, l’un des principaux accusés du procès de l’attentat de Nice mardi, au deuxième jour d’audience devant la cour d’assises spéciale de Paris.
- L’accusation lui reproche notamment une « grande proximité » avec le terroriste et le fait d’avoir circulé avec lui le 11 juillet dans le camion qui allait servir à l’attentat.
« Je n’ai rien à voir avec ce qui s’est passé », s’est défendu Mohamed Ghraieb, l’un des principaux accusés du procès de l’attentat de Nice, mardi, au deuxième jour d’audience devant la cour d’assises spéciale de Paris. « Le terrorisme, la violence, c’est pas moi, jamais de la vie », a-t-il également déclaré. Jugé pour association de malfaiteurs terroriste (AMT), il encourt vingt ans de réclusion criminelle.
Invités à s’exprimer pour la première fois sur les faits, les sept accusés présents ont tous tenu à se démarquer de l’attaque meurtrière de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel qui, au volant d’un camion-bélier, avait fait 86 morts et plus de 450 blessés le 14 juillet 2016 sur la promenade des Anglais.
« C’est pas un homme qui a fait ça, c’est une ordure »
L’accusation reproche notamment à Mohamed Ghraieb, qui comparaît libre sous contrôle judiciaire, une « grande proximité » avec le terroriste et le fait d’avoir circulé avec lui le 11 juillet dans le camion qui allait servir à l’attentat. « C’est pas un homme qui a fait ça, c’est une ordure », s’est emporté ce Franco-Tunisien de 46 ans, se disant convaincu que l’auteur de l’attentat, qui avait plusieurs griefs contre lui, l’a « piégé » par jalousie, notamment en lui adressant des messages compromettants.
« Pour moi, en tant que Niçois, c’est vraiment pas facile qu’on puisse penser que je suis impliqué dans des faits aussi graves », a fait valoir de son côté Ramzi Arefa, 27 ans. En détention provisoire depuis 2016, c’est le seul accusé qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, étant en situation de récidive légale. Egalement poursuivi pour association de malfaiteurs terroriste, il reconnaît avoir « été l’intermédiaire pour la vente d’un pistolet ». Mais « j’ai jamais voulu m’associer avec lui sur aucun projet », a-t-il protesté.
Un accusé affirme n’avoir pas su « ce que le terroriste avait dans sa tête »
« Je ne l’ai pas aidé, pas du tout », affirme aussi - via un interprète - Chokri Chafroud, Tunisien de 43 ans, à côté de Ramzi Arefa dans le box. S’il admet avoir été proche de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, il assure n’avoir pas su « ce qu’il avait dans sa tête ».
L’un des quatre accusés renvoyés pour trafic d’armes, Endri Elezi, un Albanais de 30 ans, a fondu en larmes, en évoquant de façon confuse sa situation. « Je ne connaissais personne [en France] à part mon cousin. J’ai transporté quelque chose que j’aurais pas dû. » Son cousin Adriatik Elezi, également mis en cause dans cette affaire, s’est suicidé en prison. Un huitième accusé, Brahim Tritrou, détenu en Tunisie, est « jugé par défaut ».