Les prisons françaises toujours surpeuplées malgré une légère baisse du nombre de détenus

QU'EST-CE QU'ON EST SERRES Au 1er août, le nombre de détenus en France atteignait 71.819

20 Minutes avec AFP
La maison d'arrêt de Fresnes (Sud de Paris, France) en 2016. C'est l'un des trois principaux établissements pénitentiaires de la région parisienne mais aussi l'une des prison les plus touchées par la surpopulation carcérale.
La maison d'arrêt de Fresnes (Sud de Paris, France) en 2016. C'est l'un des trois principaux établissements pénitentiaires de la région parisienne mais aussi l'une des prison les plus touchées par la surpopulation carcérale. — NICOLAS MESSYASZ/SIPA

Cette toute petite baisse n’a pas d’incidence sur la surpopulation générale des prisons. Au 1er août, le nombre de détenus en France atteignait 71.819, soit une légère baisse de 0,3 % par rapport au mois précédent, selon les données statistiques du ministère de la Justice publiées ce vendredi.

Cette baisse du nombre de personnes incarcérées est récurrente en période estivale, du fait d’une activité judiciaire traditionnellement ralentie et ainsi de moindres entrées en détention. Le taux d’occupation des établissements pénitentiaires français, qui comptent 60.719 places opérationnelles, s’établit désormais à 118,3 % contre 113,1 % il y a un an.

Près de 2.000 détenus n’ont pas de lit

Cette densité carcérale est de 140,3 % dans les maisons d’arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement - et donc présumés innocents - et ceux condamnés à de courtes peines. Cinquante-et-une prisons affichent une densité supérieure à 150 %. Ce taux d’occupation dépasse même 200 % dans cinq établissements (dont 217,2 % à Carcassonne, 216,9 % à Foix ou 208 % à Nîmes).

En raison de cette surpopulation, 1.827 prisonniers sont contraints en France de dormir sur des matelas posés à même le sol. Parmi les détenus, 19.013 sont des prévenus, incarcérés dans l’attente de leur jugement. Au total, 87.293 personnes étaient placées sous écrou au 1er août, contre 88.176 le mois précédent. Parmi elles, on compte 15.474 personnes non détenues faisant l’objet d’un placement sous bracelet électronique (14.729) ou d’un placement à l’extérieur (745).

« Le vrai scandale, [c’est] l’état lamentable de nos prisons »

Le nombre de femmes écrouées (3,5 % de la population carcérale totale) et celui de mineurs (0,8 %) sont en légère baisse. La publication de ces statistiques mensuelles intervient en pleine polémique, alimentée en particulier par l’extrême droite et la droite, après l’organisation d’un jeu dénommé « Kohlantess », et notamment une course de kart, à la maison d’arrêt de Fresnes (Val de Marne).

« Le vrai scandale, ce n’est pas le karting, mais l’état lamentable de nos prisons », s’était émue dans une tribune la contrôleure générale des prisons Dominique Simonnot, rappelant que la prison de Fresnes est l’une des plus vétustes de France et régulièrement pointée du doigt pour ses conditions de détention.