Deux policiers condamnés pour des propos racistes sur les réseaux sociaux

INJURIEUX L’un des prévenus ne s’est pas présenté à l’audience et se trouverait en Thaïlande

20 Minutes avec AFP
Deux policiers ont été condamnés pour des propos à caractère raciste sur Facebook. (PHOTO D'ILLUSTRATION)
Deux policiers ont été condamnés pour des propos à caractère raciste sur Facebook. (PHOTO D'ILLUSTRATION) — DENIS CHARLET / AFP

Ils ont écopé de trois mois de prison avec sursis et de 9.000 euros d’amende. Deux policiers avaient créé la polémique quand leurs messages à caractère racistes ont été dévoilés. Ils ont été condamnés ce mercredi à Paris pour ces commentaires de 2020 sur un groupe Facebook appelé « TN Rabiot Police officiel » et comptant quelque 8.000 membres.

Le parquet de Paris avait cité à comparaître le 20 avril Patrick C. et Fabrice D-P, un brigadier et un gardien de la paix autrefois membres du groupe Facebook « TN Rabiot Police officiel » dont l’existence avait été dévoilée par le site d’informations Streetpress.

« La poubelle du monde »

Le premier, Patrick C., brigadier de 44 ans, se voyait reprocher ce commentaire : « Ce pays est vraiment devenu la poubelle du monde… Plein le cul vraiment, et on se demande pourquoi les Français ne supportent plus l’immigration. » « Ça continue par rentrer par tous les trous », ajoutait-il, évoquant une « immigration ni choisie, ni qualifiée, ni rien du tout ».

La 17e chambre du tribunal correctionnel l’a condamné pour « injure publique à caractère racial » à 3 mois d’emprisonnement avec sursis, sans mention au casier judiciaire, suivant les réquisitions du parquet. Patrick C. devra en outre verser 1 euro de dommages et intérêts aux trois associations anti-racistes (Licra, Maison des potes, SOS Racisme) qui s’étaient constituées parties civiles.

« Du plomb ! »

A l’audience, ce policier en poste dans le Sud-ouest et sans avocat avait concédé une réaction « émotionnelle » à l’attentat de Romans-sur-Isère, en avril 2020. L’autre prévenu, Fabrice D-P, gardien de la paix de 51 ans en disponibilité de la police, ne s’était pas présenté à l’audience : il apparaissait encore ces derniers jours sur Instagram comme travaillant dans un club sur une île du golfe de Thaïlande.

Il avait été jugé pour avoir écrit « Toujours la même merde qui brave tous les interdits dans ce pays. Les gauchiasses puants et les immigrés qui ne fer(ont) même pas 1/10e du quart de ça chez eux. Comme Trump ! Il a dit du plomb ! » La procureure avait requis une « sanction plus sévère » pour lui, une amende de 9.000 euros à payer sous 90 jours. Le tribunal a suivi ses réquisitions et l’a condamné pour « injure publique à caractère racial » mais aussi pour « provocation publique à la discrimination ».

Deux membres non identifiés

Fabrice D-P a en outre été condamné à verser 250 euros aux parties civiles. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Christophe Castaner, avait signalé ce groupe à la justice face aux « centaines » de messages racistes, sexistes et homophobes, ainsi que des appels au meurtre.

Deux autres policiers entendus au cours de l’enquête n’avaient pas été cités à comparaître, tandis que deux autres membres du groupe, ciblés par le parquet, n’avaient pu être identifiés.