Nice : Une information judiciaire ouverte pour les policiers municipaux soupçonnés de « séquestration » et « violences aggravées »
ENQUETE Lundi, cinq agents de la police de Nice ont été placés en garde à vue. L’enquête va se poursuivre pour « violences aggravées et séquestration » d’un jeune homme de 21 ans pour trois d’entre eux
- Cinq policiers municipaux de Nice ont été placés en garde à vue lundi.
- L’enquête va se poursuivre pour trois d’entre eux pour, entre autres, « violences aggravées et séquestration » d’un jeune homme de 21 ans.
- Ils encourent jusqu’à dix ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende.
« L’enquête va se poursuivre sous l’autorité d’un juge d’instruction », vient d’annoncer le procureur de la République de Nice à 20 Minutes concernant l’affaire des policiers municipaux de Nice, soupçonnés d’avoir enlevé et frappé un jeune homme de 21 ans, pour « lui donner une leçon » selon leurs dires rapportés par le parquet, dans la nuit de dimanche à lundi. Ils l’auraient conduit dans un parc à l’écart de la ville après que celui-ci ait tagué leur véhicule, selon le signalement d’une autre patrouille. Tag dont il ne serait au final pas l’auteur. La victime souffre notamment d’un nez cassé.
Une information judiciaire a été ouverte ce mercredi après-midi pour trois d’entre eux, des chefs de « séquestration ou enlèvement pour faciliter un crime ou un délit suivi de libération avant le septième jour, violences aggravées par trois circonstances suivies d’une Incapacité totale de travail supérieure à huit jours », a ajouté Xavier Bonhomme. Ils encourent jusqu’à dix ans d’emprisonnement et 150.000 euros d’amende.
Les élus écologistes demandent une « enquête administrative » et un « audit complet »
Pour l’un d’entre eux, en plus, qui a reconnu être l’auteur des blessures, les chefs de « menace réitérée de crime contre les personnes » et de « menace ou acte d’intimidation pour déterminer une victime à ne pas porter plainte ou à se rétracter » sont également visés. Le parquet a requis un mandat de dépôt envers ce dernier pour « éviter toute concertation frauduleuse et empêcher toute pression », a précisé le procureur. Pour les deux autres agents, des réquisitions de contrôle judiciaire ont été prises avec, entre autres, l'« interdiction d’exercice de la profession de policier municipal ».
« Nous engageons immédiatement la révocation des trois agents qui ne sont pas dignes d’être des policiers », a annoncé ce mardi Anthony Borré, le premier adjoint au maire de Nice, saluant « l’ouverture d’une instruction sur ces faits intolérables ». Dès mardi, Christian Estrosi avait « demandé au directeur général des services de suspendre à titre conservatoire ces agents ». Il expliquait aussi qu’il ne laisserait pas « l’image » de sa police municipale être « ternie par des comportements individuels inqualifiables et pour lesquels des sanctions sans faiblesse seront prises en fonction des éléments de l’enquête. »
De leur côté, les élus écologistes à la mairie ont réclamé par courrier au préfet de faire « une enquête administrative et de saisir l’IGPN pour manquements graves des forces de l’ordre ». Ils aimeraient qu’un « audit complet de la police municipale de Nice » soit mené pour « savoir ce qu’il se passe dans cette police ».