Meutre de Vierzon : Peines allégées en appel pour les trois accusés du meurtre de Mathieu Hocquet en 1999
PROCES Le 13 juillet 1999, le corps sans vie d'un jeune employé de fast-food avait été retrouvé, la tête fracassée
La cour d'assises d'appel de la Nièvre a allégé, dans la nuit de vendredi à samedi, les peines prononcées à l'encontre de trois hommes accusés du meurtre d'un jeune employé de fast-food, retrouvé le crâne fracassé en 1999 à Vierzon (Cher).
Après deux semaines de procès et près de sept heures de délibéré, les jurés ont condamné Bouchaïb Mohib à 18 ans de réclusion criminelle, contre une peine de 20 ans infligée en avril 2021 par la cour d'assises du Cher, Driss Belkhouribchia à 16 ans (contre 20 également) et Samir Berkani à 14 ans (contre 18).
L'avocat général, Vincent Bonnefoy, avait requis les mêmes peines qu'en première instance pour la mort de Mathieu Hocquet. Âgé de 22 ans, il avait été enlevé, dans la nuit du 12 au 13 juillet 1999, puis battu à mort, le crâne fracassé par une pierre.
Meurtre homophobe ou cambriolage raté ?
Les enquêteurs avaient suivi la piste d'un meurtre homophobe - le jeune homme étant ouvertement homosexuel - puis celle d'un règlement de comptes lié à des stupéfiants. Mais le mystère a demeuré pendant 18 ans, jusqu'en mars 2017, quand un témoin anonyme - et qui le reste aujourd'hui - a donné des noms et un mobile : Mathieu Hocquet aurait été enlevé par quatre hommes pour récupérer les clés du coffre contenant la recette du fast-food.
L'un d'eux, Cyril Bourguignon, avait avoué alors avoir servi de chauffeur, sans plus, et avait dénoncé les autres pour le meurtre. Condamné à 12 ans par la cour d'assises du Cher, il n'avait pas fait appel, à la différence de ses complices.
«Absence totale d'éléments matériels»
Pour la défense, qui a plaidé l'acquittement, les trois accusés paieraient le fait d'être connus de la justice comme délinquants, dans un dossier fondé sur un témoignage anonyme et les déclarations de Cyril Bourguignon. Ce dernier est un «mythomane, un trafiquant qui joue avec la justice», a accusé Archibald Céleyron, avocat de Bouchaïb Mohib, soulignant que ce témoin-clef s'est «rétracté puis dérétracté».
Vingt-trois ans après les faits, les vrais meurtriers n'étaient pas dans le box, selon la défense qui a demandé en vain le renvoi du dossier devant le nouveau pôle national dédié aux affaires non élucidées, inauguré près de Paris le 1er mars.
Marie-Alix Canu-Bernard, avocate de Driss Belkhouribchia, a dénoncé «l'absence totale d'éléments matériels». «Le travail des enquêteurs n'a pas été fait correctement», a plaidé l'autre avocate de l'accusé, Agnès Lowenstein, tandis que Mathieu Chirez, avocat de Samir Berkani, a estimé que «d'autres pistes auraient dû être privilégiées».