Hautes-Alpes : Une association saisit la justice pour l’accueil des migrants à Briançon
MISE A L'ABRI L’association Tous migrants a saisi la justice pour enjoindre l’Etat à mettre en œuvre un nouvel accueil pour la prise en charge des migrants à Briançon, dans les Hautes-Alpes
- L’association Tous migrants, dans les Hautes-Alpes, a saisi la justice pour obliger l’Etat à mettre en place des solutions d’accueil dans ce département frontalier de l’Italie.
- Elle avance que la préfète des Hautes-Alpes, Martine Clavel, « refuse catégoriquement de prendre des mesures visant à protéger les personnes exilées ».
- Un signalement sur les manquements de cette préfète a également été transmis au procureur de la République de Gap par Sébastien Nadot, député de Haute-Garonne et président de la commission d’enquête parlementaire sur les migrations.
La justice saisie par une association pour l’accueil des migrants dans les Hautes-Alpes. L’association Tous migrants, qui accompagne les exilés franchissant la frontière franco-italienne, a saisi la justice pour enjoindre l’État à mettre en œuvre un nouvel accueil des migrants à Briançon.
Déposée mardi devant le tribunal administratif de Marseille, cette requête en référé-liberté vise à souligner « la carence de la préfète des Hautes-Alpes, à prendre les mesures permettant l’accueil et l’hébergement d’urgence de personnes exilées à Briançon », selon l’intitulé du document dont l’AFP a obtenu copie. « Malgré des conditions de vie déplorables, la préfète des Hautes-Alpes a catégoriquement refusé de prendre des mesures visant à protéger les personnes exilées, optant plutôt pour un durcissement des contrôles aux frontières », ajoute la requête, révélée par le quotidien Le Monde.
Fermeture du seul refuge
Comme l’ensemble des associations qui aident depuis plusieurs années les migrants qui franchissent le col de l’Échelle, Tous migrants exige notamment des pouvoirs publics la mise en place d’un dispositif de mise à l’abri des exilés, après la fermeture en octobre du seul refuge qui leur était destiné à Briançon. Elle réclame également à l’État l’organisation de transports publics leur permettant de quitter le Briançonnais, et un accès plus facile aux tests PCR et/ou antigéniques.
Ce nouvel épisode intervient près d’un mois après la fermeture, le 26 octobre, des Terrasses solidaires, un refuge qui avait été contraint de stopper sa mission d’accueil en raison « d’arrivées dépassant largement ses capacités », d’un total de 80 places. Depuis, la situation se tend à Briançon, où une manifestation a à nouveau rassemblé 400 personnes samedi, mais les pouvoirs publics, et notamment la préfecture des Hautes-Alpes, font la sourde oreille, déplorent les associations.
« Mise en danger délibérée de la vie de ces personnes migrantes »
Mardi, le quotidien régional Le Dauphiné Libéré a révélé que Sébastien Nadot, député de Haute-Garonne et président de la commission d’enquête parlementaire sur les migrations, a transmis au procureur de la République de Gap un signalement pointant « les manquements » de la préfète des Hautes-Alpes au regard de la situation à Briançon.
Pour le député, « les actes » de Martine Clavel constituent une « mise en danger délibérée de la vie de ces personnes migrantes », a-t-il souligné dans les colonnes du quotidien régional. Joint par l’AFP, Florent Crouhy, le procureur de la République de Gap, s’est refusé à tout commentaire, tout en précisant que le signalement en question, transmis « au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale », était « en cours d’analyse ». Le tribunal administratif de Marseille examinera de son côté la requête de l’association Tous migrants le 24 novembre.