Côte d'Azur : La marina de Villeneuve Loubet fait l'objet d'une enquête préliminaire

PORT DE PLAISANCE Selon l’association Anticor, la procédure de mise en concurrence de la délégation de service public du réaménagement du port de plaisance de Villeneuve Loubet et de son exploitation sur trente ans a été entachée de possibles irrégularités

D.Bd avec AFP
La plage de Villeneuve Loubet, en 2010.
La plage de Villeneuve Loubet, en 2010. — BEBERT BRUNO/SIPA

Enquête préliminaire ouverte sur la marina de Villeneuve Loubet, près de Nice (Alpes Maritimes). Les conditions d’attribution par la mairie de la délégation de service public du réaménagement de son port de plaisance et de son exploitation sur trente ans sont examinées par la justice. « L’enquête est en cours et confiée à la compagnie de Cannes », a indiqué la procureure de la République de Grasse Fabienne Atzori. Elle fait suite à un signalement de l’association anti-corruption Anticor.

C’est le consortium Maribay formé autour des sociétés Eiffage, Sodeports et de la Caisse des dépôts et consignations qui a remporté la nouvelle concession, devant Fayat, Vinci, Edeis et le sortant Sycim Pisarello dont les recours ont été rejetés. Selon Anticor, la procédure de mise en concurrence a été entachée de possibles irrégularités.

« C’est gravissime de porter atteinte à l’honneur d’une collectivité »

Dans son signalement, l’association déplore notamment l’omniprésence dans la procédure de la Chambre de commerce et d’industrie de Nice Côte-d’Azur déjà associée à la concession du port de plaisance d’Antibes, le port Vauban de 1.652 places où des investissements colossaux de 135 millions d’euros sont en cours.

« C’est gravissime de porter atteinte à l’honneur d’une collectivité de façon aussi gratuite. On se réserve le droit d’attaquer Anticor, a rétorqué le maire LR de Villeneuve-Loubet Lionnel Luca. Jamais une procédure n’a été faite avec autant de rigueur et de transparence, cela nous a même valu les félicitations de l’Etat. »

Le port de plaisance de Villeneuve-Loubet, qui a fêté ses 50 ans d’existence, est situé au pied d’un ensemble architectural classé des années 1970 emblématique du développement immobilier de la Côte-d’Azur, formé de quatre immeubles en gradins évoquant d’immenses voiles blanches et visibles à des kilomètres à la ronde entre Antibes et Nice. Trois ans et demi de travaux et 65 millions d’euros d’investissement sont prévus pour reconfigurer le plan d’eau et ses 515 places le long d’une digue allongée qui aura des postes dédiés pour les catamarans.

Anticor conteste aussi le financement du chantier

Un centre de thalassothérapie désaffecté doit être rasé pour faire place à des équipements de luxe : hôtel quatre étoiles de 57 chambres, nouvelle capitainerie, restaurants, parking de 265 places, nouveau lagon avec des bassins d’eau de mer chauffée, etc.

Anticor conteste aussi le financement du chantier appuyé en partie par la vente aux propriétaires de bateaux de contrats d’amarrage de longue durée ou « garanties d’usage » sans qu’aucun nouvel anneau ne soit créé. A quoi le maire répond que sa commune de 15.000 habitants s’en tient à ce qu’on lui dit « être faisable légalement » et qu’Anticor défend une vision trop restrictive de la loi.