Corrida : Saisie pour cruauté envers les animaux, la justice déboute la SPA
CORRECTIONNEL Le tribunal correctionnel de Nîmes a condamné l'association à payer 4.000 euros de frais de justice
Pas de pitié pour les taureaux. Le tribunal correctionnel de Nîmes a débouté de lundi la Société protectrice des animaux (SPA), qui avait déposé plainte pour « cruauté envers les animaux » ou complicité contre la torera Léa Vicens, l’organisateur de corridas Simon Casas et la ville de Nîmes. L’association devra payer les frais de justice s’élevant à 4.000 euros.
Les prévenus ont de leur côté été déboutés de leurs demandes de dommages et intérêt. Lors de l’audience, le 30 juin, l’avocat de la SPA Me Nicolas Huc-Morel avait qualifié la corrida de « spectacle affligeant et barbare ».
« La SPA utilise le tribunal pour sa propre communication en oubliant le critère juridique », avait rétorqué pour la défense de Simon Casas, Me Jean-Pierre Bigonnet qui avait réclamé en vain la condamnation de l’association pour « procédure abusive ».
Le parquet n’avait pas prononcé de réquisitions.
La SPA a lancé depuis fin 2019 des actions similaires à Dax (Landes), Carcassonne (Aude) et Béziers (Hérault) dans l’objectif affiché de « faire parler » de cette pratique controversée afin « d’obtenir son abolition ». Elle a également été déboutée à Bayonne en novembre 2020 puis à Béziers en mai.
« Il est indéniable que les coups portés par les picadors causent d’importantes souffrances à l’animal dans le but établi de porter atteinte volontairement à son intégrité physique, les coups étant sciemment portés à l’aide d’une arme puissante perforant le corps de l’animal. Il s’agit d’actes de cruauté », tout comme la répétition des poses de banderilles et la mise à mort à coups d’épée et de poignard, avait souligné le tribunal de Béziers dans son jugement.
Mais il avait invoqué l’existence d’un « fait justificatif » qui implique que les dispositions de l’article 521-1 du Code pénal punissant les actes de cruauté envers les animaux « ne sont pas applicables aux courses de taureaux avec ou sans mise à mort » lorsqu’une tradition locale ininterrompue peut être invoquée.