Chauffeur de bus tué à Bayonne : Cinq heures de reconstitution, un an après la mort de Philippe Monguillot
ENQUETE L’agression mortelle de Philippe Monguillot à Bayonne avait créé une vague d’émotion dans tout le pays
Les enquêteurs se sont attachés vendredi à retracer les derniers instants d’un chauffeur de bus de 59 ans, victime d’une agression mortelle il y a un an à un arrêt de bus à Bayonne, lors d’une reconstitution qui a duré plus de cinq heures en présence des quatre suspects. Le 5 juillet 2020, peu après 19h00, Philippe Monguillot avait été frappé par deux passagers après un contrôle de titre de transport ayant mal tourné. Ce drame avait suscité une importante vague d’émotion en France.
L’altercation avait démarré à l’intérieur de la rame et avait dégénéré après que le chauffeur de bus eut asséné un coup de tête à l’un des agresseurs. Hors du bus, il avait été roué de coups, un ultime coup de poing le faisant tomber au sol. Cette chute avait causé une fracture du crâne et une hémorragie. En état de mort cérébrale, il était décédé cinq jours plus tard à l’hôpital.
Dès 9h00, à l’arrêt de bus Balichon, les quatre protagonistes ont reproduit leurs faits et gestes, dont les deux principaux auteurs des coups, âgés de 22 et 23 ans, poursuivis pour « homicide volontaire » et détenus depuis un an. Les deux autres, poursuivis pour non-assistance à personne en danger, étaient sous contrôle judiciaire depuis novembre mais l’un d’eux a depuis été à nouveau incarcéré pour une autre affaire de violences.
Un hommage samedi après midi, un an après la mort
Me Alexandre Novion, avocat de la veuve et des trois filles de Philippe Monguillot, a salué une reconstitution « dans les règles de l’art », lors de laquelle « la vérité a progressé ». Elle a en revanche été « un exercice difficile » pour la défense du jeune homme accusé d’avoir porté l’ultime coup, qu’il ne nie pas. « Il a provoqué la chute de M. Monguillot puis son décès est survenu quelques jours plus tard », a dit son avocat Me Thierry Sagardoytho.
Ce dernier a toutefois voulu parler de « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner » pour son client : « Nous espérons que l’instruction ne s’égarera pas pour faire tenir une qualification de meurtre qui de toute évidence ne tient pas. » Samedi, un an jour pour jour après le décès de Philippe Monguillot, un hommage doit lui être rendu non loin de Bayonne, avec un lâcher de ballons blancs à 17h10, heure de son décès. Une minute de silence est programmée au même moment au dépôt de bus du réseau bayonnais.