Paris : Relaxe d’Assa Traoré poursuivie en diffamation par les gendarmes
JUSTICE Dans un message posté sur les réseaux sociaux trois ans après la mort de son frère Adama Traoré, sa sœur, Assa, accusait les gendarmes de l’avoir tué
Le tribunal judiciaire de Paris a relaxé, ce jeudi, Assa Traoré des poursuites en diffamation intentées par des gendarmes qu’elle avait accusés d’avoir tué son frère Adama. Trois ans après son décès, la jeune femme, devenue une figure de la lutte contre les violences policières, avait publié en juillet 2019 sur Facebook une tribune intitulée « J’accuse ».
Dans une référence à la formule d’Emile Zola, Assa Traoré citait les noms de plusieurs gendarmes et les accusait dans une anaphore « d’avoir tué (son) frère Adama Traoré en l’écrasant avec le poids de leurs corps », « de ne pas (l') avoir secouru » et « d’avoir refusé de (le) démenotter en affirmant qu’il simulait ».
'J’assume cette lettre"
«J'assume cette lettre. Si la justice française à laquelle j’étais censée faire confiance avait fait le travail nécessaire, peut-être qu’à ce moment-là, je n’aurais pas eu envie d’écrire cette lettre », s’était-elle défendue lors du procès. Les deux jours d’audience avaient été l’occasion pour Assa Traoré et le collectif « Vérité et justice pour Adama », créé à la suite de sa mort, de débattre des causes du décès.
Adama Traoré, un jeune homme noir de 24 ans, est décédé dans la caserne de Persan près de deux heures après son arrestation dans sa ville de Beaumont-sur-Oise, au terme d’une course-poursuite un jour de canicule. Depuis ce jour, sa famille se bat pour voir les gendarmes sur le banc des accusés.
En février, les gendarmes ont obtenu une condamnation d'Assa Traoré par la cour d’appel de Paris, devant laquelle ils l’attaquaient au civil pour « atteinte à la présomption d’innocence ».