Discothèque clandestine près de Toulouse : L’organisateur de la soirée va-t-il rester en prison ?

GUEULE DE BOIS Dans l’affaire du gîte transformé en discothèque près de Toulouse, un des organisateurs demande sa remise en liberté. Il sera fixé sur son sort jeudi

20 Minutes avec AFP
Des platines de DJ (illustration).
Des platines de DJ (illustration). — SYSPEO/SIPA
  • Le 11 avril, près de Toulouse, les gendarmes ont évacué un gîte transformé en discothèque.
  • L’un des deux organisateurs de la soirée est depuis en détention provisoire.
  • Un traitement jugé « disproportionné » par son avocat qui plaidait ce mardi pour sa remise en liberté.

Cela fait trois semaines, qu’un homme de 27 ans, soupçonné d’avoir transformé un gîte en discothèque clandestine au Burgaud, près de Toulouse, séjourne à la maison d'arrêt de Seysses après avoir été mis en examen, notamment pour travail dissimulé et mise en danger de la vie d’autrui. Un traitement que son avocat Ferdinand Djammen Nzepa, juge « complètement disproportionné », estimant que la justice fait du cas de son client « une affaire emblématique ».

Il a donc demandé ce mardi devant la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Toulouse la levée de sa détention provisoire.

5.200 euros de bénéfices

Le suspect, auto-entrepreneur dans la communication et le domaine de la musique, a reconnu avoir organisé cette soirée interrompue le 11 avril par les gendarmes. Sur place, se trouvaient quelque 170 fêtards pas vraiment soucieux des gestes barrière. Les deux organisateurs – celui qui est en détention et un ami, placé lui sous contrôle judiciaire – ont fait payer le parking et l’entrée à la soirée. D’après l’audience de ce mardi, le chiffre d’affaires de la fiesta aurait atteint les 7.500 euros, pour un bénéfice net de 5.200 euros.

L’avocate générale considère que cette fête clandestine « parfaitement structurée, organisée en plein confinement, au moment où la pandémie fait des centaines de milliers de morts », constitue « un trouble exceptionnel et incontournable à l’ordre public ». Elle a requis le maintien en détention provisoire du suspect.

L’avocat de ce dernier a pointé pour sa part la différence de traitement entre les deux complices présumés. « On nous dit que le travail dissimulé semble être le mode habituel du fonctionnement de la société de mon client. Mais quelle société ? Il n’y a pas de société, il a juste le statut d’auto-entrepreneur, il est au RSA », s’est emporté Ferdinand Djammen Nzepa. Il a souligné aussi que son client « qui a un enfant en bas âge » et une « compagne enceinte de sept mois, ne fait encourir aucun risque à l’enquête ». La décision de maintenir ou non derrière les barreaux ce jeune homme doit être rendue jeudi.