Montpellier : Cinq accusés aux assises pour la séquestration et la mise à mort d’un adolescent
ASSISES Cinq personnes sont jugées jusqu’au 16 mars par la cour d’assises de Montpellier. Elles sont accusées d’une nuit de sévices sur deux jeunes, dont l’un n’a pas survécu
- Sofiane et Edouard avaient été retrouvés sur un trottoir le corps couvert de blessures en mars 2016. Le premier n’a pas survécu à ses blessures.
- Un gang les avait soupçonnés d’avoir dérobé 15.000 € liés au trafic de stupéfiants. L’argent avait été volé dans une maison, quelques jours après qu’ils en ont découvert l’existence.
- Cinq personnes incarcérées depuis cinq ans sont poursuivies devant le jury populaire. Elles sont issues de la cité des Minguettes à Vénissieux. Les enquêteurs les soupçonnent d’être les propriétaires de la drogue et de l’argent volés et d’avoir organisé une expédition punitive pour les retrouver.
Il avait été retrouvé abandonné dans une rue à proximité de la clinique Clémentville de Montpellier, en partie dévêtu, le corps couvert d’hématomes, signes du calvaire qu’il venait de subir. Sofiane, 17 ans et demi, n’a pas survécu à ses blessures. Il est décédé ce 30 mars 2016. Son pote Edouard a réussi à survivre à cet enfer. Mais il a dû depuis se reconstruire.
Cinq personnes comparaissent devant les assises de l’Hérault depuis ce lundi pour ce déchaînement de violence funeste. Quatre hommes incarcérés depuis le mois d’avril 2016 et une femme, placée depuis cette même date sous contrôle judiciaire. Elle est poursuivie pour non-assistance à personne en danger.
De la drogue et de l’argent volés chez un dealer ou sa nourrice
Le samedi précédent, Sofiane et Edouard avaient participé à une soirée à Capestang, une commune proche de Béziers. Un proche du propriétaire, absent ce soir-là, leur avait montré une cache dans laquelle se trouvaient 15.000 € et de la drogue. Or, cet argent avait disparu quelques jours plus tard et les soupçons s’étaient rapidement portés sur les deux amis.
Depuis la cité sensible des Minguettes à Vénissieux, quatre personnes pour certaines très défavorablement connues de la justice – dont vraisemblablement le propriétaire de cet argent – sont soupçonnées d’avoir organisé une expédition punitive afin de récupérer leur bien. Les soupçons s’étaient d’abord portés vers Nicolas, un autre jeune, frappé et torturé dans une cave de la Devèze à Béziers. Puis vers Sofiane et Edouard, mutilés sur un terrain vague. Tous trois étaient finalement étrangers à ce vol.
« Un gang de barbares »
« A la lecture du dossier et de l’expertise médico-légale, on est submergés par la souffrance de Sofiane face à ce qu’on peut appeler un gang de barbares », s’émeut Luc Abratkiewicz, avocat de la mère et de la soeur de Sofiane. « Je ne sais pas si je serais capable d’entendre ce qu’ils ont fait à mon frère. Est-ce que je suis capable de vivre derrière en sachant ce qu’ils lui ont fait ? Je ne sais pas… », explique à France Bleu Hérault Hourya, la sœur de la victime.
Le verdict du jury populaire doit être rendu le 16 mars.