Mort du petit Tony : Loïc Vantal, un « monstre effrayant », « psychopathe » et « immature »
PROCES La cour d'assises de la Marne s'est intéressée, ce mercredi, à la personnalité de Loïc Vantal, accusé d'avoir porté les coups ayant entraîné la mort de Tony, 3 ans, en novembre 2016
- Agé d’un peu plus de trois ans, Tony est mort à Reims en novembre 2016 après avoir été la cible de coups répétés de son beau-père.
- Condamné sept fois pour des faits de violence, Loïc Vantal a reconnu les faits à l’ouverture du procès d’assises, à l’issue duquel il encourt une peine de 30 ans de réclusion criminelle.
- Caroline Létoile, la mère de Tony, nie pour sa part s’être rendue coupable de « non-assistance à personne en danger ». Elle comparaît libre et risque 5 ans de prison.
A la cour d’assises de la Marne, à Reims,
S’il ne s’agissait pas d’éclairer les circonstances dramatiques de la mort d’un enfant, la situation prêterait presque à sourire… La cour d’assises de la Marne a encore passé une bonne partie de la journée, ce mercredi, à chercher des qualités à Loïc Vantal. Tassé au fond de son box, le jeune homme de 28 ans comparaît, depuis lundi, pour une série abominable de violences ayant entraîné la mort du petit Tony, 3 ans, en novembre 2016 à Reims. Et pour l’instant, il n’a eu l’occasion que de prononcer six mots : « Ben… Oui… Je reconnais les faits… »
Ce sont donc les autres qui parlent pour lui. Et surtout de lui. Telle Laure-Emmanuelle Richard, l’enquêtrice de personnalité. Appelée à la barre, dans l’après-midi, elle a donc le droit à la question sur les « qualités » de l’accusé. Long silence de réflexion. Et puis d’un seul coup… « Si ! L’une de ses anciennes compagnes a expliqué que Loïc Vantal était "timide"… », lâche-t-elle. Immédiatement, elle se rend compte de l’incongruité de sa réponse mais ne se démonte pas pour autant. « "Timide", ce n’est peut-être pas une qualité, poursuit-elle. Mais c’est toujours plus positif que le reste... » Certes.
« Il n’est pas effondré par la mort de Tony… »
Anciennes compagnes, parents ou experts : tous ont, en effet, dressé un sombre portrait de l’accusé. Apocalyptique même. Il y a eu Thiffanie, avec qui il a eu une petite fille : « C’est un monstre, en fait. Quand je lui ai envoyé une photo de l’échographie. Il m’a répondu que je pouvais crever en enfer avec mon enfant. » Naomie, aussi : « Un coureur de jupons. Il consommait beaucoup d’alcool. Et il fumait tout le temps du cannabis… Il s’énervait facilement. » L’experte de personnalité : « Il a eu sa première relation à 11 ans. Depuis, il était obsédé par le sexe. » Même sa propre mère ne lui reconnaît « aucune qualité ».
En fin de journée, c’est Hugues Collin, le psychiatre, qui est venu, à la barre, mettre la dernière touche à ce sombre tableau. « Il aime se moquer de ses conquêtes. Il est immature. Il a des traits de personnalité psychopathique... » Car Loïc Vantal reconnaît avoir levé la main sur le petit Tony. « Il n’est pas effondré par sa mort, poursuit l’expert. Il est surtout froissé par l’atteinte que cela a portée à son image… »
Pour lui, Tony était un rival
Le pire, c’est que, mises bout à bout, les analyses des différents experts laissent à penser que l’accusé aux cheveux rasés pensait agir pour le bien. « Il a expliqué que Tony était ingérable, qu’il n’avait pas de cadre, qu’il insultait sa mère, poursuit Laure-Emmanuelle Richard. C’est pour cela qu’il a décidé d’intervenir dans l’éducation de l’enfant, avec autorité… »
Sauf que Loïc Vantal n’a pas la même notion de « l’autorité » que le commun des mortels. Il a été éduqué « à coups de martinet dans la gueule par un père alcoolique », poursuit le psychiatre. Il ne parle donc pas de violences envers Tony, mais de « fessées éducatives ». Et on comprend pourquoi les médecins ont malheureusement relevé plus de 150 traces de coups. « Il est effrayant quand il raconte : "Je lui mets une claque, il tombe par terre, il saigne du nez, il se relève, je lui mets deux droites…" » Reste à savoir pourquoi ? Et à ce sujet, le psychiatre aussi a une explication : « Il considérait Tony comme un rival. Comme un ''gêneur'' dans sa relation à Caroline Létoile. »
Car il était amoureux de la mère de Tony comme il n’avait jamais été amoureux auparavant. Au point de perdre la raison. La preuve ? Quelques mois après la mort du petit garçon, alors qu’il était incarcéré, il expliquait sincèrement qu’il avait toujours le projet de se remettre en couple avec elle. Et… d’avoir un enfant. Oubliant sans doute un peu vite qu’il risque une peine de trente ans de réclusion criminelle. Le verdict devrait être connu vendredi.
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