L'homme qui accusait l’Institut Pasteur d’avoir breveté le coronavirus condamné pour diffamation
FAKE OFF Le tribunal correctionnel de Senlis a condamné l’auteur d’une vidéo virale à une amende avec sursis
- En mars dernier, un internaute a diffusé une fausse information laissant croire que le coronavirus avait été créé et breveté dès 2004 par l’Institut Pasteur.
- Certains de ses collaborateurs ayant été menacés et injuriés, l’Institut Pasteur avait porté plainte pour diffamation.
- L’auteur des faits a été condamné, mercredi 4 novembre, à 5.000 euros d’amende avec sursis. Il a également l’obligation de publier le compte rendu de son jugement sur sa page Facebook.
C’est une fausse information qui avait fait un bruit monstre et dont la rubrique « Fake off » de 20 Minutes s'était fait l'écho. En mars dernier, un internaute avait accusé l’Institut Pasteur d’avoir créé et breveté le nouveau coronavirus, qu’il présentait comme « made in France ». Face à la viralité de ces propos, l’institut s’était vu « contraint, pour la première fois depuis sa création en 1887, de déposer plainte pour diffamation ». L’auteur a été condamné pour diffamation publique, comme l’ont annoncé l’institut et le parquet de Senlis (Oise) mercredi.
Sur réquisition du parquet, le tribunal correctionnel a condamné l’internaute à 5.000 euros d’amende avec sursis et à la publication du jugement sur sa page Facebook. Il devra également le faire publier dans trois journaux au choix de l’Institut, comme l’a indiqué le procureur, Jean-Baptiste Bladier.
Des collaborateurs de l’Institut menacés et injuriés
« Les propos tenus, faux et sans fondement, ont malheureusement provoqué des réactions massives et l’Institut Pasteur, ses collaborateurs et, pour certains, leurs familles ont reçu des messages, appels téléphoniques et/ou des courriels haineux, des injures et menaces », a relevé l’Institut dans un communiqué.
Si le brevet invoqué par l’internaute est authentique, il concerne un virus différent du coronavirus à l’origine de l’actuelle pandémie, avait à l’époque expliqué Olivier Schwartz, directeur de l’unité virus et immunité à l’Institut. Le code génétique concerné dans le brevet de 2004 porte sur une souche du Sras, un autre coronavirus qui a touché plus de 8000 personnes dans 30 pays en 2002-2003 et fait plus de 700 morts, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). « L’intérêt de breveter, c’est de protéger cette séquence pour pouvoir mettre au point des tests diagnostiques et des candidats vaccins », a appuyé Olivier Schwartz.