Immeubles effondrés à Marseille : Le bailleur Marseille Habitat mis en examen
ENQUETE Le bailleur dépendant de la ville de Marseille et propriétaire d’un des immeubles effondrés rue d’Aubagne a été mis en examen
- Marseille Habitat, bailleur propriétaire d’un des immeubles effondrés, a été mis en examen dans le cadre de l’enquête sur l’effondrement de la rue d’Aubagne.
- Il s’agit de la première mise en examen dans ce dossier.
C’est une avancée majeure dans l’enquête, à la veille du deuxième triste anniversaire de l’effondrement mortel de plusieurs immeubles rue d’Aubagne à Marseille. Le bailleur Marseille Habitat, société d’économie mixte dépendant de la ville de Marseille et propriétaire d’un des immeubles effondrés, annonce dans un communiqué de presse transmis à 20 Minutes avoir été mis en examen. Il s’agit de la première mise en examen dans ce dossier. Selon un communiqué de presse du parquet transmis à 20 Minutes, Marseille Habitat est mis en examen pour des faits d'« homicides involontaires par violation délibérée d’une obligation de sécurité ».
« Dans le cadre de l’instruction sur le drame de la rue d’Aubagne, je me suis rendue chez le juge d’instruction ce mardi 3 novembre, écrit la nouvelle présidente de Marseille Habitat, Audrey Gatian. En tant que nouvelle présidente de Marseille Habitat, je suis à ce titre représentante légale de la personne morale, dont la mise en examen m’a été notifiée ce matin. J’ai fait part de notre intention pleine et entière de coopérer pleinement avec la justice pour faire toute la lumière sur ce drame. »
Droit au silence
« Audrey Gatian, […], en sa qualité de représentante légale de la personne morale, en présence de ses avocats, a exercé son droit au silence », précise la procureure de la République Dominique Laurens dans son communiqué.
Pour rappel, plusieurs immeubles s’étaient effondrés le 5 novembre 2018 rue d’Aubagne, causant la mort de huit personnes. L’un de ses immeubles situé au 63 appartenait à Marseille Habitat, tandis que l’autre, au 65, appartenait à plusieurs propriétaires privés. A plusieurs reprises, la précédente majorité avait indiqué avoir des éléments permettant d’affirmer que le 63, en état de délabrement avancé, n’était pas responsable de ce drame.
« D’autres mises en examen vont arriver »
« On savait qu’on rentrait dans une deuxième phase, celle des mises en examen, réagit Me Brice Grazzini, avocat de plusieurs familles de victimes, auprès de 20 Minutes. On rentre désormais dans une phase de combat, puisque après la mise en examen de Marseille Habitat, d’autres mises en examen vont arriver tout au long du mois de novembre et décembre. Toutefois, cette première mise en examen de Marseille Habitat est extrêmement importante et symbolique pour les familles, puisque Marseille Habitat représente pour nous le coeur du système qui a fait l’état de délabrement avancé de la ville à un certain moment. »
Le drame de la rue d’Aubagne avait mis en lumière l’ampleur du problème des logements insalubres dans la deuxième ville de France dirigée pendant 25 ans, jusqu’à l’été dernier, par le maire LR Jean-Claude Gaudin, autour duquel s’était cristallisé les critiques.