Eric Zemmour renvoyé en correctionnelle pour « injure raciste » envers Hapsatou Sy
PROCES Cette décision intervient après qu’un juge d’instruction a été saisi d’une plainte de la chroniqueuse Hapsatou Sy
Eric Zemmour a été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris par un juge d’instruction pour « injure raciste », a-t-on appris mercredi de source judiciaire, confirmant une information du Parisien.
Lors de l’émission de Thierry Ardisson « Les Terriens du dimanche » en septembre 2018 sur C8, Eric Zemmour avait affirmé que le prénom de la chroniqueuse Hapsatou Sy était une « insulte à la France ». La société de production avait coupé l’extrait au montage, mais la chroniqueuse l’avait diffusé sur les réseaux sociaux, provoquant des réactions d’indignation.
« Les propos n’ont rien de raciste »
« Nous contestons » l’ordonnance de renvoi, « les propos ne sont pas publics, ce n’était pas diffusé et on envisage de faire appel », a indiqué Maître Olivier Pardo, l’avocat d’Eric Zemmour. « Les propos n’ont rien de raciste, c’est une discussion sur un point de vue qui n’était en rien attentatoire », a-t-il ajouté.
La chroniqueuse avait déposé plainte pour « injure en raison de son origine et de son appartenance (ou sa non-appartenance) à une ethnie et à une nation », un délit réprimé par la loi de 1881 sur la liberté de la presse.
« Ces injures permanentes sont graves »
« Cette injure met non seulement en cause Hapsatou Sy, mais derrière elle les millions de personnes françaises qui ont un prénom qu’Eric Zemmour n’entend pas. Lui-même a un prénom d’origine viking et je ne lui dénie pas d’appartenir à la communauté française », a réagi son avocat, Maître Antoine Vey.
« Ces injures permanentes sont graves, car elles nourrissent un climat de détestation qui n’est pas nécessaire, surtout en cette période », a-t-il ajouté.
Condamné pour injure et provocation à la haine
Eric Zemmour, embauché par CNews comme chroniqueur quotidien en octobre 2019, créé régulièrement la polémique pour ses déclarations, notamment sur l’immigration et l’islam. Le 1er octobre, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « provocation à la haine raciale » et « injures publiques à caractère raciste » contre le polémiste après des propos sur les mineurs isolés sur CNews.
Dans une autre affaire, le parquet a obtenu, le 25 septembre, sa condamnation à 10.000 euros d’amende pour injure et provocation à la haine, cette fois pour une diatribe sur l’islam et l’immigration lors d’un rassemblement politique un an plus tôt diffusée sur LCI.