Affaire Théo : Le parquet demande un procès aux assises mais abandonne la qualification de viol
VIOLENCES POLICIERES Dans son réquisitoire définitif, le parquet a estimé que les éléments constitutifs du viol, et notamment l’intentionnalité, n’étaient pas réunis pour retenir cette qualification
Les violences dont a été victime Théo, grièvement blessé lors d’un contrôle de police en 2017 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), sont de nature criminelle, a estimé le parquet. Dans son réquisitoire définitif, en date du 23 septembre, il a requis le renvoi du principal accusé devant les assises pour « violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une mutilation ou une incapacité permanente partielle ». Il a également demandé le renvoi de deux autres policiers pour les délits connexes de « violences volontaires en réunion par personnes dépositaires de l’autorité publique » et l’abandon des charges pour le quatrième mis en examen.
Le parquet a, en revanche, requis l’abandon des poursuites pour viol aggravé, estimant que les éléments constitutifs de ce crime – en l’occurrence l’intentionnalité – n’étaient pas requis. En dépit de cette requalification demandée par le parquet, l’avocat du jeune homme, Me Antoine Vey, s’est dit satisfait de la décision du parquet. « En dépit des gesticulations dans ce dossier, le parquet a reconnu qu’il existait des charges suffisantes pour reconnaître que les violences policières dont a été victime mon client sont de nature criminelle et demander un procès aux assises », a-t-il indiqué à 20 Minutes.
La demande de renvoi aux assises est notamment liée aux séquelles dont souffre, aujourd’hui encore, Théo. Le 2 février 2017, Théo avait été grièvement blessé dans la zone anale par une matraque télescopique, lors d’un contrôle de police dans la cité des 3.000. En 2019, une expertise médicale a conclu que ce geste policier avait provoqué une « infirmité permanente », causée par des lésions en relation « certaine et directe » avec son interpellation. Selon ce rapport, la victime souffre d’incontinence nécessitant une prise en charge « à vie ». Il appartient maintenant aux juges de suivre – ou non – les réquisitions du parquet.