Lyon : Des décrocheurs d’un portrait de Macron, relaxés en première instance, ont été condamnés en appel

PROCES Les deux militants écologistes ont écopé d'amendes

20 Minutes avec AFP
Fanny et Pierre, deux décrocheurs de portraits, relaxés par le tribunal de grande instance de Lyon, ont été jugés en appel le 19 décembre.
Fanny et Pierre, deux décrocheurs de portraits, relaxés par le tribunal de grande instance de Lyon, ont été jugés en appel le 19 décembre. — Konrad / Sipa

Le jugement rendu par le tribunal correctionnel, le premier en France pour ce type de dossier, avait fait grand bruit. Relaxés en septembre par le tribunal de Lyon qui avait jugé leur action « légitime » en invoquant « l’état de nécessité », une première pour des «décrocheurs» de portraits d’Emmanuel Macron, deux militants écologistes ont été condamnés en appel ce mardi.

Les prévenus, deux trentenaires qui militent au sein du groupe Action non-violente COP 21, avaient volé le portrait du président de la République en février 2019 dans la mairie du 2e arrondissement de la ville.

En première instance, le tribunal correctionnel avait estimé que leur action constituait une interpellation légitime du chef de l’Etat sur la question du dérèglement climatique et devait être interprétée comme « le substitut nécessaire du dialogue impraticable » entre le président et le peuple.

En cassation

Mais le parquet avait fait appel et les militants ont cette fois été condamnés à 250 euros d’amende ferme. « Cette décision ne va pas dans le sens de l’Histoire. Hier (lundi) en Suisse, un jugement a reconnu l’état de nécessité pour des militants qui s’étaient introduits dans une banque », a regretté l’un de leurs avocats, Thomas Fourrey.

« Cela ne nous décourage pas pour autant, nous restons déterminés. Nous allons contester cette condamnation et nous pourvoir en cassation afin d’obtenir une décision inspirante, qui soit vraiment à la hauteur du péril climatique », a annoncé la prévenue, Fanny Delahalle.


Les décrocheurs de l’Ain également condamnés

Dans une autre affaire, six « décrocheurs » condamnés au mois de mai à Bourg-en-Bresse ont été condamnés à des peines similaires – 500 euros d’amende avec sursis – en appel mardi à Lyon. « Quand on voit les incendies en Australie qui sont à l’image de notre futur proche si rien n’est fait, et déjà une réalité pour les Australiens, la relaxe était la seule réaction décente et sensée que pouvait nous offrir la justice », a déclaré l’une des activistes condamnées, Anne-Sophie Trujillo.

« Les deux arrêts remettent en cause la nécessité de l’action en reprochant aux prévenus de ne pas avoir utilisé, au préalable, tous les moyens dont ils disposaient. Or, c’est justement parce que toutes les voies légales de plaidoyer et de recours avaient été épuisées qu’ils en sont arrivés-là », a commenté l’une de leurs avocates, Me Sophie Pochard. « C’est l’inaction du gouvernement pour préserver le climat qui est criminelle. Merci à ces citoyens engagés pour le climat ! », a réagi dans un tweet le candidat EELV pour la métropole de Lyon, Bruno Bernard.