Disparition d'Estelle Mouzin : Michel Fourniret mis en examen pour enlèvement et séquestration suivi de mort

ENQUÊTE Le tueur en série Michel Fourniret a été entendu, ce mercredi après-midi, par la juge Sabine Khéris au sujet de la disparition d'Estelle Mouzin

Vincent Vantighem
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Montage photo présentant le tueur en série Michel Fourniret (à gauche) et Estelle Mouzin, disparue en janvier 2003 à Guermantes (à droite).
Montage photo présentant le tueur en série Michel Fourniret (à gauche) et Estelle Mouzin, disparue en janvier 2003 à Guermantes (à droite). — Alain Julien / Afp / Sipa
  • Agée de 9 ans, Estelle Mouzin a disparu le 9 janvier 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne).
  • Michel Fourniret avait été mis hors de cause en 2007 mais son ex-femme, Monique Olivier, vient d’anéantir l’alibi dont il disposait dans cette affaire.
  • De nombreux indices relient la disparition de la fillette au tueur en série déjà condamné à la perpétuité.
  • Il a finalement été mis en examen, ce mercredi, pour enlèvement et séquestration suivi de mort.

Il y a huit mois, face à la même magistrate, il avait reconnu que c’était « un sujet à creuser ». Entendu par la juge Sabine Khéris chargée de l’enquête sur la disparition d’Estelle Mouzin en 2003, Michel Fourniret a été mis en examen, ce mercredi, pour enlèvement et séquestration suivi de mort, a indiqué une source judiciaire à 20 Minutes. Le 9 janvier 2003, Estelle Mouzin, âgée de 9 ans, avait disparu Guermantes en Seine-et-Marne. Mis hors de cause en 2007, Michel Fourniret a été entendu, ce mercredi, par la juge Sabine Khéris, en charge de l’enquête, après des révélations de son ex-femme, Monique Olivier.

La semaine dernière, cette dernière avait contredit l’alibi dont disposait le tueur en série, le jour de la disparition de l’enfant.  Michel Fourniret avait expliqué qu’il ne pouvait pas être en région parisienne ce jour-là puisqu’il avait téléphoné à son fils, depuis sa maison belge de Sart-Custinne, pour son anniversaire. Mais Monique Olivier a affirmé qu’elle avait elle-même passé cet appel.

L’alibi de Michel Fourniret contredit par son ex-femme

Condamné deux fois à la réclusion criminelle à perpétuité, le tueur en série a déjà avoué onze meurtres mais a toujours nié son implication dans la disparition de la fillette dont le visage orne depuis seize ans les murs des commissariats. Mais les enquêteurs ont toutefois trouvé un réseau d’indices qui le relient à Estelle Mouzin. Il y a d’abord le portrait-robot lui ressemblant étrangement qui a été fait à partir des indications d’une camarade d’école d’Estelle Mouzin, importunée trois semaines avant les faits. Il y a aussi le fait qu’une camionnette similaire à celle du tueur en série avait été aperçue à l’époque dans le secteur. Et puis, surtout, la photo d’Estelle Mouzin que les policiers avaient découverte sur le disque dur de son ordinateur.


Vieillissant, atteint par une forme de dégénérescence, « l’ogre des Ardennes » avait déjà laissé entendre, lors d’une audition le 14 mars, qu’il pourrait avoir des « explications » à donner sur le dossier d’Estelle Mouzin. Lors de cette audition dont 20 Minutes avait pu prendre connaissance, il avait indiqué que s'il n'avait pas de « souvenirs précis », c'est sans doute parce qu'il avait « le cul merdeux » au sujet de cette affaire. C’est donc aussi sans doute pour cette raison qu’il a été mis en examen ce mercredi. Désormais, l’enquête va reprendre avec un seul objectif précis : que le tueur parvienne à donner plus d’indications. Et surtout le lieu où il aurait pu enfouir la fillette.