Féminicide : 25 ans de réclusion pour l’assassinat de son ex-compagne
MARNE Un homme de 47 ans «très jaloux voire possessif» a été condamné lundi aux assises
Avant de lui assener deux coups de couteau, il lui avait dit : « Je t’avais dit que je t’aurais. » Un homme de 47 ans a été condamné lundi à 25 années de réclusion criminelle par la cour d’assises de la Marne pour l’assassinat de son ancienne compagne, en 2017 près de Reims. Plus tôt au cours de cette troisième journée d’audience, l’avocat général, Jean-Pascal Arlaux, avait, dans une salle comble, requis trente années de réclusion à l’encontre de Yannick Durand, jusqu’alors sans antécédent judiciaire.
Le 22 mars 2017, cet ouvrier avait asséné deux coups de couteau à Hélène Kahn, 28 ans, dans l’enceinte du centre équestre qu’elle dirigeait, à Trigny, à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Reims. Arrivé en courant pour secourir la victime, le seul salarié du centre entendait Yannick Durand dire à celle-ci : « Je t’avais dit que je t’aurais. » Interpellé et placé en garde à vue le matin même, l’homme s’était décrit comme « très jaloux voire possessif » et « capable d’être violent sous l’effet de l’alcool ».
« Jalousie maladive »
Rejetant l’accusation d’assassinat tout en reconnaissant être responsable de la mort de la jeune femme, Yannick Durand, interné à plusieurs reprises en hôpital psychiatrique avant de commettre les faits reprochés, a affirmé durant l’audience à propos de son ancienne compagne : « Elle était à moi, à personne d’autre. »
Invité à prendre une dernière fois la parole, il a formulé des excuses à la famille de la victime. Séparés en 2016, deux ans après leur rencontre, l’homme et la monitrice d’équitation poursuivaient leur relation en pointillés. Mais la « jalousie maladive » de Yannick Durand – selon les mots du procureur de la République de Reims Matthieu Bourrette – oppressait Hélène Kahn, qui avait déposé plainte pour violation de domicile et dégradations, une affaire classée sans suite. Me Simon Miravete, l’avocat des parties civiles, a ainsi évoqué un « sentiment d’impuissance pour elle, de toute-puissance pour lui ».