Soupçons de financement libyen: Brice Hortefeux entendu par les juges d'instruction

ENQUETE L’ancien ministre de Nicolas Sarkozy saura le 1er août s'il est mis en examen par les juges d'instruction

20 Minutes avec AFP
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Brice Hortefeux, le 21 mai 2014 à Paris.
Brice Hortefeux, le 21 mai 2014 à Paris. — WITT/SIPA

Dans le cadre de l’enquête sur les accusations de financement par l’ex-régime libyen de Kadhafi de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, Brice Hortefeux, proche de l’ancien chef de l’Etat, a été entendu, ce mardi matin au tribunal de Paris, par les juges d’instruction, a annoncé son avocat. 

Selon son avocat, l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy a effectué une longue déclaration liminaire, puis a refusé de répondre aux questions des magistrats. Il est ensuite ressorti sous le statut de témoin assisté. Il saura le 1er août s'il est mis en examen par les juges d'instruction. 

Des accusations formulées par l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine

Son avocat Jean-Yves Dupeux a indiqué qu’il entendait soulever l’incompétence des juges d’instruction au bénéfice de la Cour de justice de la République. Cette instance est habilitée à juger des délits commis par des membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions mais elle est contestée et son existence même est en sursis. Depuis 2013, les juges d’instruction mènent de vastes investigations pour vérifier les accusations de financement libyen, formulées par l’homme d’affaires franco-libanais Ziad Takieddine et d’anciens dignitaires du régime de Mouammar Kadhafi, tandis que d’autres les ont démenties.

L’ancien ministre et secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant et Nicolas Sarkozy ont été mis en examen, notamment pour « corruption passive » et « recel de détournements de fonds publics » dans cette procédure qui fait l’objet de recours devant la cour d’appel. Brice Hortefeux avait été interrogé le 20 mars 2018 par les policiers de l’office anticorruption à Nanterre (Oclciff).

Brice Hortefeux, à l’origine de l’organisation des transferts de fonds ?

Les soupçons à son égard reposent sur les accusations de Ziad Takieddine et d’Abdallah Senoussi, beau-frère de Mouammar Kadhafi et ancien chef des renseignements militaires libyens. Ce dernier avait affirmé avoir « personnellement supervisé » des transferts de fonds destinés à la campagne sarkozyste. Mais sa version est en contradiction avec celle de Brice Hortefeux.

Il affirme qu’en décembre 2005 Brice Hortefeux, alors ministre aux Collectivités territoriales, lui a remis « une feuille (avec) un nom de banque et un numéro de compte » sur lequel les fonds devaient être versés. Devant les policiers, Brice Hortefeux a confirmé s’être rendu chez Abdallah Senoussi en marge d’un voyage officiel, mais assuré ne lui avoir remis « aucune référence de compte ».