Mont-Saint-Michel: Une simple amende pour l’homme qui avait menacé de mort les forces de l’ordre

JUSTICE Le site touristique avait été évacué le 22 avril au petit matin...

J.G. avec AFP
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Image du Mont Saint-Michel, ici photographié en mai 2015.
Image du Mont Saint-Michel, ici photographié en mai 2015. — C. Allain / APEI / 20 Minutes
  • Un homme avait menacé de mort des forces de l’ordre le 22 avril au Mont-Saint-Michel.
  • L’incident avait provoqué l’évacuation du site toute la matinée.
  • L’individu a été condamné ce mercredi par le tribunal correctionnel de Coutances à trois ans de contrainte pénale et à une amende de 350 euros.

Trois ans de contrainte pénale pour provocation non suivie d’effet au crime et une amende de 350 euros pour injure publique. Voilà la peine à laquelle a été condamné l’homme de 36 ans qui avait menacé de mort des policiers le 22 avril au Mont-Saint-Michel. L’incident avait entraîné l’évacuation du site touristique toute une matinée.

« C’était pas mon but de faire peur »

Pour cela, le Centre des monuments nationaux, partie civile dans cette affaire, avait réclamé 10.828 euros de dommages et intérêts, une demande rejetée par les juges du tribunal correctionnel de Coutances (Manche). « Cet homme va parvenir à terroriser les personnes qu’il accoste avec ses propos haineux inadmissibles, laissant craindre un passage à l’acte » dans un contexte de menace terroriste « particulièrement sensible », a lancé durant l’audience Anaïs Morin, substitute du procureur de la République.

« C’était pas mon but de faire peur. Je voulais attirer l’attention. J’étais dans un état d’excitation lié à ma maladie. Je venais d’apprendre que ma fille avait été placée à la DASS », a déclaré à la barre le prévenu détenu, père d’une enfant dont il n’a jamais eu la garde, s’excusant à de multiples reprises.

Portant une kippa, il avait exhibé un habit traditionnel juif

Cet homme, « schizophrène » selon son avocate, a reconnu avoir lancé devant de nombreux témoins le 22 avril « A mort les keufs, faut tous les buter », « il faut tuer leurs familles et leurs enfants » et avoir qualifié les forces de l’ordre de « nazi ». Interrogé sur la kippa qu’il portait le jour des faits et l'habit traditionnel juif qu’il avait dans son sac et qu’il a exhibé, le prévenu a indiqué qu’il pratiquait comme sa mère la religion juive mais qu’il avait raconté « n’importe quoi » ce jour-là.

Selon des témoins, le prévenu avait évoqué un lien le jour des faits entre le fait d’être privé de sa fille et sa religion. Ces menaces de mort proférées publiquement un mois après le décès du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, mortellement blessé par un jihadiste, et deux ans après l'assassinat d'un policier et de son épouse à Magnanville, avaient amené le préfet à ordonner par précaution l’évacuation du Mont Saint-Michel le 22 avril au matin.