Meurtre de Sarah Halimi: Une deuxième expertise estime que le suspect n'était pas conscient, une nouvelle expertise demandée
ASSASSINAT Le magistrat instructeur a ordonné que soit réalisée une troisième expertise de Kobili Traoré soupçonné du meurtre de Sarah Halimi, à Paris, en avril 2017…
Kobili Traoré n’était pas conscient de ses actes au moment des faits. C’est la conclusion de la deuxième expertise psychiatrique du suspect du meurtre de Sarah Halimi, femme juive de 65 ans défenestrée en avril 2017 à Paris. « Cette deuxième expertise, qui n’avait même pas été demandée par la défense, contredit entièrement le premier rapport judiciaire », a déploré auprès de l’AFP Me Gilles-William Goldnadel, avocat de la belle-sœur de Sarah Halimi.
Me Caroline Toby, avocate aux côtés de Me Francis Szpiner des trois enfants de la victime, a pour sa part indiqué à l’AFP que le magistrat instructeur avait ordonné que soit réalisée une troisième expertise. Ce qu’a confirmé Francis Szpiner via Twitter.
Ce meurtre – Kobili Traoré, 28 ans, s’était introduit chez sa voisine Sarah Halimi qu’il avait roué de coups sur le balcon aux cris d'« Allah Akbar », entrecoupés d’insultes et de versets du Coran, avant de la précipiter dans la cour – avait au fil des semaines suscité une vive émotion dans la communauté juive et au-delà.
Un premier rapport parle d’une « bouffée délirante aiguë »
Fin février, après une nouvelle audition de Kobili Traoré, la juge avait finalement retenu le caractère antisémite du crime, après un long bras de fer judiciaire.
Les parties civiles étaient reçues mercredi matin par les juges d’instruction et c’est au cours de ce rendez-vous que la deuxième expertise leur a été notifiée. En concluant à l’abolition du discernement du suspect, elle va à l’encontre du premier rapport d’expertise psychiatrique du Dr Daniel Zagury.
Selon ce dernier, dans la nuit du 3 au 4 avril 2017, Kobili Traoré a été pris d'une «bouffée délirante aiguë», liée à une forte consommation récente de cannabis, qui a altéré le discernement du jeune homme sans pour autant l’abolir, ce qui signifierait la fin des poursuites judiciaires.