Hérault : Elagueur et chanteur, Enzo reprend du Kavinsky en haut d’un arbre de 35 mètres
INSOLITE Le jeune homme a posté sur YouTube un clip particulièrement vertigineux
- Enzo est chanteur, et élagueur. Il a réalisé un clip tout en haut d’un arbre.
- « J’avais vu toute ma vie les arbres de mon village, d’en bas, sourit le jeune homme, qui a tourné à Graissessac. J’aurais jamais imaginé, enfant, être là. »
- « Lorsque l’on grimpe dans un arbre, on ressent toujours une sorte de penchant naturel, explique-t-il. Il faut toujours lutter contre la gravité, qui nous tire d’un côté ou de l’autre. J’ai l’air à peu près détendu, mais c’était assez éprouvant ! »
Le clip posté par Enzo sur YouTube a tout pour coller des sueurs froides à ceux qui souffrent de vertige. Harnaché à la cime d’un arbre, à 35 mètres du sol, à Graissessac (Hérault), ce musicien de 26 ans a enregistré une reprise acoustique pas comme les autres de Nightcall, de Kavinsky. Attention, ne reproduisez pas cette folie dans votre jardin. Cette cascade a été réalisée par un professionnel : Enzo est élagueur.
Grimper en haut des arbres, c’est, pour lui, une habitude. Mais pour pousser la chansonnette, c’est la première fois. Ce sont des collègues et des clients qui, sans le vouloir, ont soufflé cette idée au jeune homme. « Je leur avais dit que j’étais musicien, confie Enzo, à 20 Minutes. Sur le ton de l’humour, plusieurs fois, certains m’ont dit "Ce serait pas mal si tu jouais en haut d’un arbre !" Je me suis dit "Pourquoi pas !" »
« Pour arriver en haut, c’est toute une aventure »
Après de longs mois à plancher sur la faisabilité de ce défi, Enzo s’est lancé. Il a soumis l’idée à la commune de Graissessac, où il a grandi. « Ma passion pour les arbres est née là, confie-t-il. Au cœur du village, il y a d’immenses cèdres, de plus d’une trentaine de mètres de haut, soit environ dix étages. Je les vois depuis que je suis tout petit. Enfant, je me suis souvent posé la question de ce qu’il y avait, tout en haut. » Après avoir un peu hésité, et consulté, notamment, les services de la gendarmerie, la petite mairie a finalement cédé aux envies de l’enfant du pays. « J’ai tout de même rempli un document, en précisant que je n’engageais aucune poursuite s’il m’arrivait quoi que ce soit, et que j’avais les qualifications nécessaires pour grimper en haut des arbres », note Enzo.
La commune lui a toutefois demandé une petite faveur : mener, une fois en haut, une petite enquête sur l’état sanitaire de ces gigantesques cèdres, qui trônent depuis toujours au milieu du village. Puis le jour J est arrivé. Pour Enzo, il a fallu, d’abord, grimper sur l’arbre. Et « pour arriver en haut, c’est toute une aventure », confie-t-il. Comme dans le cadre de son travail, le jeune homme s’est hissé, petit à petit, de branche en branche, à l’aide de cordes et d’un baudrier, à la cime du cèdre. Un arbre qui n’a pas été choisi au hasard par le jeune homme. « Le cèdre forme des sortes de plateaux avec leurs branches maîtresses, explique-t-il. J’ai pu me positionner sur le dernier plateau, sur des branches d’un diamètre suffisamment important pour supporter mon poids. »
« J’ai l’air à peu près détendu, mais c’était éprouvant ! »
Arrivé tout en haut, le jeune homme était « rempli d’émotion ». « J’avais vu toute ma vie les arbres de mon village, d’en bas, sourit-il. J’aurais jamais imaginé, enfant, être là. » Une fois à la cime, Enzo a ensuite hissé, à l’aide d’une corde, sa guitare, tout en haut de l’arbre. Non sans quelques difficultés. « Il y a des petits passages où ça bloquait, mais j’y suis arrivé, se marre-t-il. Ce qui était vraiment délicat, c’est lorsque j’ai sorti la guitare de sa housse. Je me suis dit que si elle tombait, c’était fini pour elle ! »
Filmé par un drone, pendant deux heures, l’artiste élagueur a enchaîné les prises. S’il a une telle habitude du vide qu’il n’a pas eu peur, le défi était tout de même, pour lui, particulièrement physique. « Lorsque l’on grimpe dans un arbre, on ressent toujours une sorte de penchant naturel, note Enzo. Il faut toujours lutter contre la gravité, qui nous tire d’un côté ou de l’autre, selon le vent qui souffle. J’ai l’air à peu près détendu sur la vidéo, mais c’était assez éprouvant ! » Ce jour-là, c’était le jour du marché, à Graissessac. Grâce à l’écho des montagnes, les étaliers et les clients l’ont applaudi, avant qu’il ne redescende sur le plancher des vaches. « C’était assez incroyable », se souvient-il.
Enzo a très envie de recommencer, ailleurs. Il espère qu’il pourra le faire, bientôt, à Montpellier (Hérault), où il réside. Peut-être même, un jour, avec ses propres chansons.