Mulhouse : Ils peignent avec des bouteilles de bière et inventent le Beerpainting
ART Les artistes Nicolas Thollot-Arsac et Alexandre Caillarec peignent avec des bouteilles de bières et exposent dans le monde. L’un d’eux s’est attaqué à un mur à Mulhouse
- Les artistes Nicolas Thollot-Arsac et Alexandre Caillarec ont baptisé leur technique de peinture : Beerpainting, car ils peignent avec des bouteilles de bières.
- Depuis cinq ans, ils exposent leurs œuvres pointillistes dans les grandes capitales et aux Etats-Unis.
« On buvait de la bière pendant qu’on travaillait sur un projet, raconte l’artiste Nicolas Thollot-Arsac. On avait des pots de peintures posés par terre à côté des bouteilles et on s’est dit pourquoi ne pas tremper les goulots pour faire des empreintes. Trente minutes après, on avait un premier portrait » et le mois suivant on exposait à Paris. On a inventé le Beerpainting », sourit l’artiste.
C’était il y a cinq ans, avec Alexandre Caillarec, alors que tous deux faisaient des études de peintures murales à Ecole nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art à Paris. Depuis, ils exposent leurs œuvres un peu partout en France, à Londres, Barcelone, Miami… Très prochainement à New York. Ils sont régulièrement sollicités pour des peintures murales dans des bars, des restaurants mais aussi chez des particuliers pour refaire la déco d’un mur. Entre les toiles sur commande ou des live painting, les deux artistes ne lâchent plus leurs bouteilles.
Même une petite pose chez sa compagne à Mulhouse n’empêche Nicolas Thollot-Arsac de peindre. Il vient de réaliser en six jours une fresque sur un mur d’une superficie de 55 m2 au centre-ville. Un mur consacré à différents artistes qui chaque mois proposent une nouvelle œuvre.
Des « tac tac tac » s’enchaînent. « Le bruit des bouteilles qui frappent le mur, ça intrigue les passants », s’amuse le peintre. Les petites bouteilles de verre, au goulot bien épais, favorisent cette pratique. « On a travaillé avec différentes marques, parfois avec un partenariat avec des marques de bières. De toute façon, la taille du goulot est toujours la même, quelle que soit la marque. Mais généralement, on en ramasse une au sol, ça permet de recycler aussi. »
Le principe, faire de petits impacts sur le mur avec le goulot de la bouteille trempé dans de la peinture, de repasser plusieurs fois au même endroit pour densifier ou pas certaines zones, modeler un visage. « C’est des millions de pixels. Je peins 10 heures par jour alors il vaut mieux avoir une bouteille pas trop lourde car à la fin de la journée, ça peut faire mal au bras », explique l’artiste. Maîtrisant la technique pour frapper le mur sans casser la bouteille, les pixels s’enchaînent. « En une minute, je peux taper 200 ou 300 fois. » Un travail pictural donc. « C’est du pointillisme 2.0 », assure Nicolas Thollot-Arsac.
Les artistes participeront au printemps au festival Arkedi’art à Turckheim avant de s’envoler une nouvelle fois pour les Etats-Unis.