«Dreamers»: La résistance s'organise aux Etats-Unis après la décision de Donald Trump

REVOLTE Suite à la décision de Donald Trump de supprimer le DACA, décret sortant les jeunes sans-papiers de la clandestinité, les élus se mobilisent pour protéger les «Dreamers»…

Marie Lombard
Les élus américains se révoltant contre la décision de Trump de supprimer le protection des jeunes sans-papiers
Les élus américains se révoltant contre la décision de Trump de supprimer le protection des jeunes sans-papiers — Chelsea Purgahn/AP/SIPA

La fronde s’organise aux Etats-Unis. Deux jours seulement après la décision de Donald Trump d’abroger le DACA (Deferred Action for Chilhood Arrivals), un programme permettant aux sans-papiers arrivés aux Etats-Unis avant 16 ans de travailler, la résistance contre cette mesure se met en place.

Après la plainte déposée contre la décision de Donald Trump par 15 Etats devant le tribunal de Brooklyn mercredi, de nombreux élus ont ainsi pris des dispositions pour protéger les « Dreamers » (jeunes sans-papiers) résidant dans leurs Etats. C’est le cas d’Andrew Cuomo et Eric Schneiderman, respectivement gouverneur et procureur général de l’Etat de New York, qui ont annoncé une action en justice dans un communiqué commun. Ils sont soutenus par le procureur général de l’Etat de Washington, Bob Ferguson, qui a promis d’« utiliser tous les moyens juridiques » à sa disposition pour « défendre les milliers de Dreamers de l’Etat ».


Chicago, une « Trump free-zone »

Le maire de Chicago, Rahm Emmanuel, a pour sa part refusé tout net d’appliquer la décision de Donald Trump. Lors d’un discours devant les « Dreamers », il a annoncé sa décision de faire de sa ville « trump-free zone ». « Vous êtes les bienvenus dans la ville de Chicago » a-t-il déclaré, « c’est votre maison et vous n’avez rien à craindre. (…) Chicago, nos écoles, nos quartiers, notre ville (…) seront une Trump-free zone. Vous n’avez rien à craindre. Et je veux que vous le sachiez, et que vos familles le sachent. Soyez sûrs que je veux que vous veniez à l’école… et que vous poursuiviez vos rêves ».

Cette déclaration a été largement saluée, mardi, par les milliers d’Américains et immigrés descendus dans les rues lors du National DACA Mobilization Day pour protester contre une mesure qui, si elle révolte les démocrates, est loin de faire l’unanimité chez les Républicains.

Appelé à se prononcer sur la question, le sénateur républicain James Lankford a ainsi rappelé, lundi, que les Américains « ne [tenaient] pas les enfants pour légalement responsables des actes de leurs parents ». Il est soutenu dans ses propos par de nombreux sénateurs républicains, mais également par le président républicain de la chambre des représentants, Paul Ryan, qui a exprimé l’espoir d’une « solution législative permanente afin que ceux qui n’ont rien fait de mal puissent continuer à apporter leur appréciable contribution à ce grand pays ».


Un Dream Act 2017 ?

Le DACA, mis en place par un décret de Barack Obama en 2012, permet aux jeunes immigrés arrivés illégalement aux Etats-Unis de bénéficier d’un visa de 2 ans renouvelable, de travailler et d’étudier dans le pays. Largement plébiscité par la population mexicaine vivant aux Etats-Unis, il concerne aujourd’hui plus de 800.000 personnes.

Selon le ministre de la Justice de Donald Trump, Jeff Sessions, sa suppression sera effective dans 6 mois, afin de laisser le temps au Congrès de trouver une solution « s’ils le décident ». Un pari risqué même si de nombreux parlementaires appellent d’ores et déjà au « Dream Act 2017 ».