Les recherches Web sur des problèmes médicaux ne sont pas si privées que ça

WEB Les moteurs enregistrent vos recherches sur «mycoses génitales» ou «boutons purulents»…

A.Ch.
Les dangers du Web. Image d'illustration.
Les dangers du Web. Image d'illustration. — SUPERSTOCK/SIPA

Le secret professionnel, ce n’est pas vraiment le fort des sites médicaux sur Internet. Une étude menée par l’université de Pennsylvanie montre que les pages Web liées à la santé transmettent des informations aux publicitaires ou à des «data brokers», des revendeurs de données permettant de mieux cibler ses publicités.

La navigation privée ne protège pas

D’après l’étude, cela pose deux problèmes: d’abord, les problèmes de santé peuvent être liés aux noms des internautes, ensuite les marketeurs en ligne pourraient utiliser ces données pour discriminer les personnes supposées être en mauvaise santé, qui se verraient bannies des offres de crédit ou de ventes promotionnelles. «Si vous devez faire une offre intéressante à quelqu’un, votre meilleur client ne sera probablement pas une personne en phase terminale du cancer», commente Timothy Libert, étudiant à l’université de Pennsylvanie.

L’étude a passé au crible 80.000 pages Web, représentant les 50 premiers résultats de recherche pour 1.986 maladies courantes. Pour 91% de ces pages, des tiers, réseaux sociaux, publicitaires ou data brokers, avaient accès à une information leur permettant d’identifier la personne qui consulte la page, notamment grâce à son adresse IP. En tout, 78% des pages envoient des informations à Google et 31% à Facebook. Même une navigation en mode privé n’empêche pas ces informations de se répandre: «Même si vous utilisez un mode incognito ou quelque chose dans le genre, des requêtes basique en http ont quand même lieu», explique Timothy Libert. D’après lui, le seul moyen de se prémunir de ces fuites est d’installer un logiciel de blocage des publicités.