Au Vietnam, la viande de chat est à la mode

NOURRITURE Les propriétaires de chats n'ont plus qu'à faire attention...

N.Beu. avec AFP
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De la viande de chat cuisinée à Hanoï, au Vietnam, le 13 mai 2014.
De la viande de chat cuisinée à Hanoï, au Vietnam, le 13 mai 2014. — STR / AFP

Si vous partez bientôt au Vietnam, faites attention au menu «petits tigres» des restaurants. Au grand dam des propriétaires de chats, qui sont volés avant de finir frits à l'ail, bouillis ou rôtis, leur viande est en effet devenu le bonheur des gourmets. Une nouveauté dans ce pays où l'on mange plus volontiers du chien.

Dans un restaurant de Hanoï qui propose du chat au menu, les animaux sont noyés, rasés puis plongés dans la poêle à frire. «Beaucoup de gens mangent de la viande de chat. C'est nouveau, ils veulent essayer», assure To Van Dung, gérant de l'établissement qui explore ce créneau plus rare que la classique viande de chien, également très recherchée en Chine voisine.

Une habitude depuis la guerre

«Certains pensent que manger du chat au début du mois lunaire porte chance. C'est différent de la viande de chien. Nous mangeons de la viande de chien à la fin du mois lunaire. Le chat, c'est pour le début du mois», explique ce Vietnamien de 35 ans. La viande de chat est officiellement illégale au Vietnam, les autorités l'ayant interdite par souci de préserver ces utiles chasseurs de rats.

Mais ce restaurant assure n'avoir aucun problème avec les autorités. Un jour de grande affluence, plus d'une centaine de clients peuvent commander du chat dans le restaurant de To Van Dung. L'établissement s'approvisionne auprès de rares éleveurs locaux mais aussi d'autres fournisseurs proposant de la viande sans grande traçabilité, qui peut parfois venir du Laos ou de Thaïlande. La viande de chat reste moins répandue que celle de chien, que l'on peut acheter à chaque coin de rue. Elle est particulièrement appréciée pour accompagner les apéritifs, avec une bière de fabrication locale.

Les Vietnamiens ont une propension à manger des animaux qui sont considérés dans d'autres pays comme des animaux domestiques, donc tabous. Selon Hoang Ngoc Bau, un des rares vétérinaires de Hanoï, cela s'explique par une conjonction de facteurs historiques, notamment le manque de nourriture pendant les nombreuses années de guerre. «Le pays était très pauvre et nous avons eu une longue guerre. Nous mangions tout ce que nous trouvions pour rester vivants (...). Insectes, chiens, chats, même des rats. C'est devenu une habitude», raconte-t-il.