Société générale : des actionnaires minoritaires demandent une enquête
—

L'Association des actionnaires minoritaires (Adam) a indiqué mardi à l'AFP qu'elle allait demander à l'Autorité des marchés financiers (AMF) l'ouverture d'une enquête pour informations trompeuses et sur d'éventuelles opérations d'initié dans l'affaire de la Société générale.
Lundi, l'AMF a révélé qu'un administrateur de la banque, Robert A. Day, avait vendu pour 85,7 millions d'euros d'actions de la Société générale le 9 janvier. Celui-ci a également procédé à la vente de 40,5 millions d'euros d'actions le 18 janvier, a également fait savoir l'AMF mardi.
Les premiers soupçons de «fraude» par un trader qui, selon la banque, lui a fait perdre près de cinq milliards d'euro, sont apparus le 18 janvier.
«Un net décrochage»
«D'une part, l'observation des cours montre un net décrochage des cours de la Société générale à partir du 14 janvier qui semble indiquer qu'un certain nombre de personnes étaient au courant, sinon des risques pris sur les marchés par un trader (...) au moins de la réévaluation des pertes liées aux subprime», a expliqué l'Adam dans un communiqué.
En conséquence, l'association demande «l'ouverture d'une enquête sur d'éventuelles opérations d'initiés», précise le communiqué. L'Adam réclame également une enquête pour informations trompeuses portant sur les pertes de la banque liées à la crise des crédits immobiliers à risque américains, ajoute le texte.
Des actionnaires ont déjà porté plainte
Le titre Société générale a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis un plus haut en mai 2007. Jusqu'au 9 janvier, date de la première vente par l'administrateur, il avait dévissé de 40%. Il a encore perdu 23,14% de sa valeur entre le 9 janvier et son cours de lundi à la clôture.
La demande d’enquête par l’Adam fait suite une plainte d’une centaine d'actionnaires de la Société générale déposée lundi contre X auprès du procureur de Paris pour «manipulation de cours» et «délit d'initié» dans l’affaire «Soc Gen».